"J'avais l'impression d'être dans un film" : Aya Nakamura revient sur les attaques racistes liées à sa présence à la cérémonie d'ouverture des JO

C'est l'un des moments forts de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris : Aya Nakamura sortant de l'Académie française pour chanter ses titres Pookie et Djadja, tout en y intégrant For me formidable de Charles Aznavour, accompagnée par la Garde républicaine. Mais la chanteuse française avait, les semaines précédentes, été victime d'attaques racistes, venues notamment de l'extrême droite. "J'avais l'impression d'être dans un film", a-t-elle raconté dans l'émission "C à vous", jeudi 28 novembre, sur France 5 et disponible sur francet.tv.

Aya Nakamura interprète "Djadja" et "Pookie"
Aya Nakamura interprète "Pookie" et "Djadja" Aya Nakamura interprète "Djadja" et "Pookie" (FRANCE 2)

En mars, Marine Le Pen avait ainsi parlé de "provocation", dénonçant la "tenue et la vulgarité" de la chanteuse. "Elle ne parle pas français, mais pas non plus étranger (...) Ce n'est pas du métissage, c'est du n'importe quoi", s'était emportée la leader du Rassemblement national. Sur France 5, l'artiste dit avoir été "forcément touchée" par de telles réactions. "J'ai d'abord vu ça comme une critique de plus, explique-t-elle. Puis quand j'ai vu que ma famille était touchée et que beaucoup d'artistes me soutenaient, je me suis dit que c'était beaucoup plus grave, qu'il est en train de se passer un truc hors norme." 

"Je suis la première issue de mon milieu à faire ce que je fais"

Pour autant, Aya Nakamura n'a pas été surprise d'être prise pour cible, considérant "ouvrir le bal". "Je suis la première issue de mon milieu à faire ce que je fais. (...) Tu ne peux pas arriver comme ça, être une 'renoi', venir d'Aulnay-sous-Bois et directement chanter aux JO pour la France, ce qui arrive une fois tous les 100 ans."

"Mais je l'ai fait quand même, et c'est moi qui ai chanté !", rit-elle. Elle en profite au passage pour glisser une petite pique à quelques collègues : "Quand je voyais plein d'artistes qui veulent m'avoir en feat dire : 'Moi aussi je peux chanter, je suis légitime', je ne trouvais pas ça fair-play de leur part et décevant."

Alors que la cérémonie a été suivie par un milliard de téléspectateurs, la séquence elle-même a depuis été revisionnée (et parfois imitée) plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux, renforçant la célébrité de "Queen Aya" tant en France que dans le monde. Beaucoup espéraient qu'Aya Nakamura sorte une version studio de cette prestation, notamment du titre de Charles Aznavour. "C'est très dur de chanter cette chanson. J'ai galéré pour chanter le couplet. Alors toute la chanson ? J'ai la migraine... A voir", a répondu jeudi l'intéressée.