EN DIRECT - Second tour des législatives 2024 : des élections décisives pour l’avenir de la France

Violences attendues à l'issue d'une campagne sous tension

« On s'attend, notait jeudi une source policière, à un scénario comme celui du premier tour mais un cran au-dessus. » Le ton est donné pour la soirée électorale version violences de rue. Jeudi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la mobilisation de 30.000 policiers et gendarmes sur le territoire national, dont 5000 dans le ressort de la Préfecture de police, à Paris et en banlieue.

Dans la perspective d'un succès, qu'il soit relatif ou absolu, du Rassemblement national, l'ultragauche préoccupe les services spécialisés. Avec des émeutiers « plus nombreux et plus excités ». Et le risque d'affrontements entre ultras des deux bords se vengeant de leur défaite ou célébrant leur victoire.

Au soir du premier tour, on a observé des violences dans 37 villes françaises. Selon un expert, ce chiffre devrait augmenter et pourrait atteindre la centaine. Les casseurs, pour partie seulement, ont accepté de retenir leurs coups à la demande des organisations d'extrême gauche et pour ne pas handicaper leur camp. Mais ses limites ne vaudront plus le 7 juillet.

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Une campagne marquée par des agressions physiques

Gérald Darmanin révélait vendredi que la campagne avait été marquée par des agressions physiques « parfois extrêmement graves » contre 51 candidats, suppléants ou militants, sans même parler des agressions verbales. Et l'interpellation d'une trentaine de suspects.

Avant le verdict du second tour, Éric Ciotti joue son va-tout en bousculant la droite

Pour certains, Éric Ciotti a déshonoré Les Républicains en osant une alliance avec le RN. Pour d'autres , il aura ouvert le chemin d’une «clarification » vers l’union des droites. En attendant le verdict du second tour, le député sortant des Alpes-Maritimes s’applique à poursuivre à déstabiliser les ténors LR lancés contre lui, user des prérogatives de sa présidence et cultiver son image d’élu prêt à tendre la main.

RN ou front républicain: le vote commence pour un second tour historique

Le «front républicain» formé pour contrer le Rassemblement national fonctionnera-t-il ? Les Français ont commencé samedi à donner leur réponse, dans les outre-mer et en Amérique, pour un week-end d'élections législatives aux enjeux historiques.

Saint-Pierre-et-Miquelon, où les électeurs ont voté les premiers, comme en Guadeloupe et en Martinique, la participation à la mi-journée était stable par rapport au premier tour et plus élevée qu'au même moment aux législatives de 2022. «Je n'ai pas voté en 2022» mais «cette fois-ci, l'enjeu est gros quand même», a affirmé à l'AFP, Nina, salariée dans les ressources humaines de 31 ans, qui votait dans la commune du Lamentin, dans la 3e circonscription de Guadeloupe.

La Guyane fait exception avec 10,8% de participation à midi, contre 16,1% au premier tour et 13,14% en 2022. Ce désintérêt s'explique par les «faibles enjeux», du scrutin qui s'est joué dès le premier tour selon Louis, un électeur de 39 ans, les deux députés sortants étant arrivés largement en tête.

En Polynésie, la participation, faible comme lors des précédentes législatives, s'élevait à 18,9% à midi. «J'attends une baisse des prix, c'est pour ça que je vote, pour remplir le caddie», a expliqué à l'AFP Ferdinand Mairoto, un électeur tahitien de 54 ans. Les Français vivant sur le continent américain et en Nouvelle-Calédonie ont eux aussi commencé à voter. Ceux de métropole et des autres territoires d'outre-mer voteront dimanche.

Marine Le Pen a jugé «sérieuse» les chances du RN d’avoir une majorité absolue à l’Assemblée

Marine Le Pen a elle jugé «sérieuses» vendredi les chances du RN «d'avoir une majorité absolue à l'Assemblée», estimant que les projections en sièges «ne sont pas une science exacte». Si tel n'était pas le cas, s'ouvrirait après des élections éprouvantes pour les partis et le pays une période d'incertitude et d'intenses tractations.

Le RN en situation de majorité relative parviendrait-il à rallier les voix lui manquant pour constituer une majorité absolue? Les autres partis réussiraient-ils à constituer une majorité alternative, comme l'ont appelé de leurs voeux plusieurs ténors de la majorité?

«Dans cette forme de nouvelle donne, chacun sera quelque part au pied du mur pour avancer au service de nos concitoyens» au-delà des «clivages», a affirmé le premier ministre Gabriel Attal, en écartant la possibilité de gouverner avec le RN ou LFI, qui ne le souhaitent de toute façon pas.

La droite ne semble pour l'instant guère encline à entrer dans une construction de ce type. «Demain pour moi il est hors de question de faire quelque coalition que ce soit avec qui que ce soit», a déclaré mercredi à l'AFP l'ancien président du groupe LR à l'Assemblée, Olivier Marleix.

Une forte participation attendue

La campagne de l'entre deux-tours a été marqué par le désistement de très nombreux candidats d'Ensemble et du NFP, au nom d'un «front républicain» revigoré par la perspective concrète et tangible d'une nomination du président du RN Jordan Bardella, 28 ans, à Matignon. Au total 130 candidats NFP et 80 Ensemble se sont retirés entre dimanche et mardi, faisant passer le nombre de triangulaires de 306 à 89 selon l'institut de sondage Ipsos.

Et la mobilisation des électeurs s'annonce toujours élevée, avec une participation attendue au même niveau qu'au premier tour, où elle avait atteint 66,7%, bien au-delà des 47,5% de 2022. Conséquence de ces retraits, la perspective d'une majorité absolue pour le RN et la fraction de LR qui s'y est ralliée s'éloigne.

Plusieurs sondages donnaient vendredi à ce bloc une majorité relative en érosion: 200 à 230 sièges pour Elabe, 205 à 230 pour OpinionWay, 175 à 205 pour Ipsos, 170 à 210 pour Ifop, 185 à 215 pour Harris Interactive, une progression spectaculaire par rapport aux 88 députés RN sortants mais insuffisante pour atteindre seul la majorité absolue (289 députés).

Un second tour historique à l'issue très incertaine

Les Français votent dimanche pour le second tour des législatives anticipées, un scrutin historique dont le Rassemblement national (RN) devrait sortir vainqueur, avec une incertitude toutefois sur la possibilité pour l'extrême droite d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée et de former un gouvernement.

Les électeurs ont placé le RN et ses alliés issus de LR largement en tête dimanche dernier, avec 33,2% des voix, devant l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP, 28,0%), et le bloc présidentiel Ensemble (20,0%).

Cette victoire inédite pour un scrutin législatif a ouvert la porte à l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir, ce qui serait une première en France depuis la Seconde Guerre mondiale, et un coup de tonnerre aux répercussions dépassant largement les frontières de l'Hexagone.

L'extrême droite «a le potentiel de conduire à une déstabilisation plus large à la fois de l'Europe et du cours même de l'intégration européenne»: «nous sommes donc confrontés à un danger existentiel», a mis en garde vendredi l'ancien Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré au dernier tour des élections législatives anticipées. Le «front républicain» formé pour contrer le Rassemblement national fonctionnera-t-il ? Les Français ont commencé samedi à donner leur réponse, dans les outre-mer et en Amérique, pour un week-end d'élections aux enjeux historiques.

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