«Napoléon» de Ridley Scott : «Ni révolutionnaire, ni impérial», par Thierry Lentz
«J'ai violé l'histoire, mais nous avons eu de beaux enfants.» C'est avec la fameuse saillie d'Alexandre Dumas en tête que nous sommes allés voir Napoléon, de Ridley Scott. Avec, donc, un réel espoir de passer un bon moment, quitte à négliger ou à pardonner les raccourcis et erreurs historiques. On ne redoutait pas la médiocrité, on espérait la justesse de l'ambiance et de l'époque, qui excuse les fantaisies sur les faits. Mais c'est finalement Talleyrand qui a supplanté Dumas: «Méfiez-vous de la première impression, c'est souvent la bonne.» On est sorti déçu. Très.
Libertés historiques
On fera grâce au lecteur des innombrables libertés prises avec les faits historiques, car dans du bon cinéma, ça n'est pas si grave, surtout lorsque ces libertés servent le rythme, l'enchaînement des événements, leur signification et, partant, leur compréhension. Par exemple, ne reprochons pas à Scott la présentation, même parfois grotesque, de certains faits, comme l'exécution de Marie-Antoinette, marchant seule vers l'échafaud…