Brassens, Blondin, Lino Ventura… Avec Joseph Kessel, «ce n'étaient pas des anges»

  • En 1968, l'écrivain âgé de 70 ans et dont la vie est déjà légendaire, fait connaissance d'un lycéen, Hubert Bouccara, qui est passionné par son œuvre. Va s'en suivre une amitié inattendue entre Kessel et son cadet. Ensemble ils voyageront, par exemple au Pérou, ils séjourneront chez Brassens ou chez Marc Chagall . Jusqu'à la mort de Jef, le 23 juillet 1979, ils passeront de longues heures à discuter, permettant à Hubert de recueillir les derniers secrets de son ami.

Kessel aime à raconter une histoire fabuleuse, une de plus : c'était lors d'un voyage en Assam organisé par l'OMS en 1967. Jef et son accompagnateur, un métis indien dénommé Reed, s'étaient trouvés bloqués sur une piste de jungle par un gros arbre couché, sans moyen de le déplacer, ni de le débiter. La nuit tombait, il fallait avancer, la situation devenait embarrassante. Soudain Jef et Reed ont vu sortir de la forêt deux hommes équipés de haches qui entreprirent de libérer la route. « Partout il y a des amis », avait simplement commenté le guide (1). Jef n'avait pas besoin de cet incident pour en être persuadé.

À Hubert qui est un enfant de l'après-guerre, il demande :

« Tu as des copains de ton âge ?

- Oui pourquoi ?

- C'est important. Moi, la camaraderie, je l'ai découverte pendant la Première Guerre mondiale. »

À l'escadrille S.39 cette solidarité était forte, nécessaire même pour les aider à supporter la tension, le danger, la perspective de la mort. Depuis…

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