Ces 10 phrases à éviter quand on veut réconforter quelqu’un
Trouver les bons mots pour remonter le moral d’un proche qui souffre peut s’avérer difficile. «Tout ira mieux», «je sais ce que tu traverses»... «Exprimer de l’empathie et offrir du réconfort ne relève pas de formules toutes faites», souligne Bruce Y. Lee, professeur américain de politique et de gestion de la santé, dans les colonnes de la revue Psychology Today, le 5 février. Avec ces phrases, prévient-il, la personne peut se sentir ignorée, mal à l’aise et ses émotions peuvent être invisibilisées. Pour ne pas commettre de maladresses, le professeur énumère 10 phrases à éviter quand on souhaite réconforter un proche.
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«Sois fort»
Si vous pensez encourager une personne en difficulté avec cette phrase, vous vous trompez. «Cette affirmation n’offre aucune aide pratique», commente le spécialiste. Au contraire, la phrase peut être perçue comme un ordre du type «debout», «lève-toi» ou «réveille-toi» et sous-entend que l’autre fait preuve de faiblesse. À la place, vous pouvez lui offrir un soutien concret.
«Tout ira bien»
Cette formulation pleine de bonne volonté et d’optimisme vise à rassurer et maintenir l’espoir d’un avenir meilleur. Pourtant, personne ne peut prédire le futur. Affirmer que les choses vont s’arranger donne de «faux espoirs et de fausses assurances», avertit l’expert. Il est préférable d’adopter une attitude plus réaliste et de «se fier aux faits».
«Tout arrive pour une raison»
Prononcer cette phrase revient à dire à l’autre «tu le mérites», indique Bruce Y. Lee. Pour éviter de faire culpabiliser un proche, mieux vaut lui conseiller de prendre du recul, en lui rappelant qu’une situation peut faire souffrir sur le moment mais peut être une bénédiction dans le futur.
«Ne t’inquiète pas, sois heureux»
En prononçant cela, votre proche camouflera ses émotions en se persuadant d’être heureux. Toujours voir le bon côté des choses peut «invalider ce que la personne ressent», indique le professeur. Au lieu de lui dire d’aller mieux, passez à l’action pour la rendre heureuse, faites des activités qui pourraient l’aider à se sentir mieux, ou demandez-lui ce qu’elle voudrait faire.
«Je sais exactement ce que tu traverses»
Impossible d’être aussi affirmatif. «Chacun a son propre chemin dans la vie, donc même une situation apparemment très similaire peut avoir des conséquences différentes», signale le spécialiste. Pour consoler justement, vous pouvez effectivement donner votre point de vue si vous avez vécu un événement semblable, tout en précisant que le retentissement et le ressenti peuvent être différents.
«Untel a vécu la même chose»
Une nouvelle fois selon Bruce Y. Lee, cette phrase pourrait invalider les émotions de la personne qui souffre. «Cela pourrait se retourner contre vous et banaliser la situation», alerte-t-il.
«Ce sera terminé dans quelques jours, semaines, mois»
Personne ne peut prédire de quoi que ce soit. Avec cette phrase, vous donnez de faux espoirs à votre proche et exercez une «pression pour qu’il règle un problème à une date donnée», explique Bruce Y. Lee. Pour l’éviter, vous pouvez souligner qu’une situation ne reste jamais inchangée. Au contraire, elle évolue avec le temps.
«D’autres vivent bien pire»
On minimise ici les difficultés de l’autre qui souhaitait pourtant initialement du réconfort. «Il y a une différence entre aider quelqu’un à voir le positif et l’espoir dans une situation, et l’amener à se comparer aux autres», souligne le professeur.
«Tu es beaucoup trop sensible»
Cette formulation est un parfait exemple de gaslighting ou de détournement cognitif. Elle «amène une personne à remettre en question sa réalité, explique l’expert. Tout ce qui finit par minimiser ou éloigner les sentiments et l’expérience de cette personne peut être perçu comme du gaslighting.» Au lieu de cela, vous pouvez valider et essayer de comprendre les sentiments que traverse votre proche. Souvent, l’écoute suffit à adoucir les maux.
«Ce que tu devrais faire, c’est…»
Si vous souhaitez donner des conseils à un proche qui souffre, attention aux termes employés. «Tu devrais...» se rapproche de l’ordre et non du conseil. Pour l’éviter, vous pouvez formuler vos phrases de cette manière : «Peut-être que cela pourrait aider de...»... Bon à savoir : la personne qui souffre n’a pas toujours besoin de conseils mais souhaite être entendue. Pour continuer à la réconforter, vous pouvez lui montrer votre soutien grâce à votre présence et votre écoute. Et simplement lui demander ce que vous pouvez faire pour qu’elle aille mieux.