Guerre Hamas-Israël: le mouvement terroriste palestinien appelle à «cesser immédiatement» le largage d'aides après la mort de 18 Palestiniens

Israël rejette la responsabilité sur le Hamas pour l'absence d'avancée dans les pourparlers en vue d'une trêve à Gaza. Les troupes israéliennes encerclent le complexe un hôpital de Gaza... Le Figaro vous explique la situation liée au conflit.

Le Hamas appelle à l'arrêt du largage d'aides après la mort de 18 Palestiniens

Le gouvernement du Hamas a annoncé mardi la mort de 18 personnes, dont 12 noyées en mer, en tentant de récupérer des vivres parachutés sur la bande de Gaza dévastée par la guerre. Il a appelé à «cesser immédiatement les opérations de largage aérien» et demandé l'ouverture «rapide» des accès terrestres pour l'aide. Outre les douze personnes noyées lundi, six personnes sont mortes dans des bousculades liées également à l'arrivée d'aides par parachutages, selon un communiqué du bureau de presse du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas. Parmi elles, certaines ont été blessées et transportées dans trois hôpitaux de la ville de Gaza (nord), où elles sont décédées mardi matin ou avant l'aube, a précisé à l'AFP le directeur du bureau de presse du gouvernement à Gaza, Ismaïl Al-Sawarka, en ajoutant que nombre de victimes sont de jeunes gens voire des enfants.

«Nous avons toujours prévenu les pays conduisant des opérations de largage aérien du danger lié à des procédures incorrectes, car une partie de cette aide tombe dans la mer, une partie tombe sur les territoires palestiniens occupés, et une partie finit sur des zones dangereuses, mettant en danger extrême les vies de civils affamés», selon le communiqué. Des avions militaires parachutent des palettes d'aide humanitaire depuis plusieurs semaines, avec le soutien de pays comme le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, l'Égypte et la Jordanie.

Les jeunes gazaouis espèrent «être tués» pour mettre fin au «cauchemar», affirme l'Unicef

S'exprimant en visioconférence depuis Rafah, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), James Elder, a affirmé que la situation à Gaza a atteint des sommets en matière de «chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité». «Hier, l'Unicef s'est assis avec des adolescents, dont plusieurs ont dit être si désespérés qu'ils voulaient tellement que ce cauchemar prenne fin (au point) qu'ils espéraient être tués», a-t-il dit, lors d'un point de presse régulier de l'ONU. «L'indicible est régulièrement raconté à Gaza», a-t-il ajouté.

Les Israéliens «ont le droit de contrôler et d'inspecter chaque gramme, chaque litre, chaque kilo de tout ce qui entre à Gaza», a relevé un porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, Jens Laerke, lors du point de presse. «Mais ils ne peuvent pas dire, une fois que (l'aide) est à l'intérieur (de Gaza), que c'est uniquement à nous de nous en occuper. Ils doivent créer un environnement propice qui nous permette d'acheminer» l'aide, a-t-il dit. Le porte-parole de l'Unicef a affirmé qu'entre le 1er et le 22 mars, un quart des 40 missions d'aide humanitaire dans le nord de Gaza ont été refusées.

«Il existe un ancien point de passage qui pourrait être utilisé dans le Nord, à 10 minutes de l'endroit où ces personnes supplient pour avoir de la nourriture. À 10 minutes. En ouvrant ce point de passage, nous pourrions mettre fin à cette crise humanitaire en l'espace de quelques jours. Mais il reste fermé», s'est-il insurgé. À Gaza, a-t-il conclu, «l'aide vitale est entravée, des vies sont perdues, la dignité est bafouée».

Le chef du Hamas palestinien pointe «l'isolement sans précédent» d'Israël

Le chef du mouvement terroriste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré mardi à Téhéran que l'adoption d'une première résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza démontrait «l'isolement politique sans précédent» d'Israël. «Bien que cette résolution soit arrivée tardivement et qu'il puisse y avoir certaines lacunes devant être comblées, la résolution montre que l'occupation israélienne connaît un isolement politique sans précédent», a dit le dirigeant palestinien après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.

Son déplacement en Iran est intervenu au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une première résolution exigeant un cessez-le-feu «immédiat» entre Israël et le Hamas à Gaza, avec 14 voix pour et l'abstention des États-Unis. Ce vote démontre «que les États-Unis sont incapables d'imposer leur volonté à la communauté internationale», a souligné Haniyeh devant la presse. Il a estimé que «l'entité sioniste» n'avait «réussi à atteindre aucun de ses objectifs militaires ou stratégiques» après près de six mois de guerre.

Quelques heures plus tôt, Téhéran avait salué la résolution comme «une étape positive mais insuffisante», en appelant à «des mesures efficaces» pour «permettre la cessation complète et permanente des attaques israéliennes». L'Iran est l'ennemi juré de l'État d'Israël et soutient les mouvements luttant contre lui dans la région, dont le Hamas.

Blocage des pourparlers de trêve à Gaza: Israël accuse le Hamas et pointe du doigt l'ONU

Israël a rejeté mardi la responsabilité sur le Hamas pour l'absence d'avancée dans les pourparlers en vue d'une trêve à Gaza, estimant que le mouvement terroriste palestinien n'est «pas intéressé par la poursuite des négociations», selon un communiqué du bureau du premier ministre, Benyamin Netanyahou. «La position du Hamas prouve clairement qu'il n'est pas intéressé par la poursuite des négociations en vue d'un accord, et cette position témoigne malheureusement des dommages causés par la décision du Conseil de sécurité» de l'ONU, ajoute le communiqué.

Le Hamas avait accusé dans la nuit de lundi à mardi Israël d'être «entièrement responsable» de «l'échec» jusqu'à présent des pourparlers. Israël a aussi accusé le Hamas d'avoir «une fois de plus (...) réitéré ses exigences extrêmes», notamment «une fin immédiate de la guerre» et «un retrait complet de l'armée israélienne de la bande de Gaza», selon le communiqué du bureau de Netanyahou.

Opérations israéliennes autour d'un hôpital de Gaza

Les troupes israéliennes encerclent mardi le complexe hospitalier al-Nasser dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas et des témoins. Des dizaines de véhicules blindés et de chars entourent les lieux depuis le matin, selon des témoins qui font état de tirs. «L'armée assiège le complexe médical d'al-Nasser», indique le ministère de la Santé dans un communiqué, évoquant «des opérations violentes aux abords, en préparation d'un assaut contre le personnel médical, technique et administratif et contre les milliers de personnes déplacées encore présentes à l'intérieur». Des mouvements de chars autour de ce complexe avaient déjà été signalés dimanche par le Croissant-Rouge palestinien.

Nouveau bilan: le ministère de la Santé du Hamas annonce 32.414 personnes tuées

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi un nouveau bilan de 32.414 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. En 24 heures, 81 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 74.787 blessés en cinq mois et demi de guerre.