Sur France 5, Gérald Darmanin se met en scène durant les Jeux olympiques de Paris
Le réalisateur Yann L’Hénoret promettait, avec cette série documentaire en trois épisodes, une exploration au plus près des « cent jours qui ont bouleversé l’un des piliers de l’État ». Il y suit en effet, seul derrière sa caméra, le ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin, et son cabinet, entre mai et septembre 2024. La période devait être dominée par la sécurisation des jeux Olympiques mais a été bousculée par l’évasion de Mohamed Amra, la crise en Kanaky – Nouvelle-Calédonie et la campagne législative consécutive à la dissolution… Autant de cailloux dans la chaussure du premier flic de France observés « sans filtre », avance le réalisateur.
Le choix de présenter une série documentaire sans voix off ni entretien aurait pu donner ce regard. Mais on le sait, la neutralité est un mirage, le montage jouant par exemple un rôle essentiel dans la propagation du message. Factuellement, aucun épisode ne prend parti pour la politique du ministre ou sa manière de conduire l’action publique.
Darmanin déroule sa com’
On y voit même ses équipes partager des « éléments de langage » pour orienter la presse… L’image de Darmanin elle-même n’est pas épargnée : il donne des coups de menton (« On peut mettre un mec en prison de temps en temps ? » réclame-t-il au garde des Sceaux) et affirme son penchant sécuritaire (« Il ne faut jamais lâcher les flics »).
Mais, malgré son intention revendiquée, Yann L’Hénoret, auteur d’un documentaire fort remarqué sur la campagne d’En marche de 2017 (Emmanuel Macron, les coulisses d’une victoire), produit une image sympathique de l’ex-occupant de la Place Beauvau. À trop le filmer courir après ses enfants ou trinquer avec ses collaborateurs, on en oublierait presque sa filiation sarkozyste, maîtrise approximative de l’anglais comprise.
Tempête, cent jours dans les tourments du ministère de l’Intérieur, France 5, dimanche 6 juillet, 21 h 5.
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