Comment « The White Lotus » rend sexy la calvitie
C’est une bonne nouvelle pour les 85 % d’hommes qui vivent ou vivront une perte de cheveux. Depuis la sortie du dernier épisode de la saison 3 de la série phénomène The White Lotus sur HBO (6,2 millions de téléspectateurs), les fronts dégarnis sont devenus sexy. « Cette série me fait aimer ma calvitie à nouveau ! », commentait un fan sur Twitter. « Plus besoin d’aller en Turquie », s’enthousiasmait un autre sur le réseau social. Même au bureau, un collègue nous confiait, en riant à moitié : « J’échangerais bien ma calvitie naissante sur le haut du crâne contre des golfes ! C’est moins moche. » Leur nouveau héros n’est autre que l’acteur Walton Goggins, 53 ans, qui incarne à l’écran « le personnage le plus attachant de la série », Rick, selon The New York Post.
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Les styles capillaires des personnages de The White Lotus ont été largement commentés, du carré sous la mâchoire de la trumpiste Kate (Leslie Bibb) au crâne chauve des LBH (« Losers Back Home »), ces retraités expatriés en couple avec de jeunes Thaïlandaises. Mais au cours des huit épisodes, c’est la cote de popularité de ce playboy vieillissant et ultra-névrosé, venu au resort avec sa petite amie de vingt ans sa cadette, Chelsea (Aimee Lou Wood), qui n’a cessé de grimper. Ses chemises hawaïennes déboutonnées, ses poses avachies et ses cheveux longs trahissant des golfes déjà bien entamés ont été, contre toute attente, qualifiées d’« incroyablement hot ». « C’est surtout parce qu’il a du rizz », résume-t-on sur le forum Reddit, qui lui dédie des pages entières. Le « rizz », expression de la génération Z élue « mot de l’année » par le dictionnaire de l’université d’Oxford, qui en donne cette définition : « Style, charme, séduction, capacité à attirer un partenaire amoureux ou sexuel. »
Pour certains, c’est même un acte de courage de la part de ce « loup solitaire » dans le paysage des acteurs hollywoodiens qui semblent avoir résolu tout problème de densité capillaire (ou bien affichent un crâne aussi glabre que leurs muscles sont développés). Même les non-américains Jude Law et Jean Dujardin y ont succombé… Pour le coiffeur Luke Hersherson, qui témoignait au Telegraph, « le personnage de Rick doit son charisme à ce mélange d’assurance, de nonchalance et de style. Tout va ensemble. Le fait qu’il assume ses golfes, plutôt que de les cacher, ajoute à son attrait. Ça lui donne cette attitude je-m’en-foutiste. »
Une posture qui tranche donc avec l’époque alors que la transplantation capillaire est devenue monnaie courante et que les avions en provenance de Turquie sont peuplés d’hommes entre 30 ans et 60 ans portant un petit filet sur la tête pour protéger leurs greffons. Pour Yvan, 51 ans, qui assume depuis dix ans sa coupe « à la Goggins », « la greffe avec la ligne de démarcation droite et basse sur le front est pire et se voit autant que les golfes dégarnis ! Le secret est de garder des cheveux un peu longs, à la Ralph Fiennes, coiffés en arrière mais sans les figer avec du gel. Et d’être naturel… »