France-Israël : Enjeu, mauvais souvenir, contexte explosif… Cinq questions sur un match à haute tension
Les Bleus retrouvent Israël ce jeudi (20h45), au Stade de France. Une rencontre de la cinquième journée de Ligue des nations qui sera diffusée par TF1. Elle sera bien évidemment à suivre en direct commenté sur notre site.
Quel enjeu pour les Bleus ?
Cet avant-dernier match de l’année peut permettre à l’équipe de France de valider sa place en quarts de finale de la Ligue des nations. Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés. Les Bleus sont actuellement deuxièmes au classement avec neuf points, soit cinq de plus que la Belgique, troisième. Un nul suffirait au bonheur des hommes de Didier Deschamps. En fait, ils pourraient même acter leur qualification en cas de défaite contre Israël si la Belgique ne bat pas l’Italie dans le même temps. L’Italie, leader au classement du groupe A2 avec dix ponts, ce sera justement le dernier adversaire de la France, le 17 novembre à Milan, à l’occasion de la sixième journée. Une finale pour la première place ? À noter que la sélection israélienne est dernière avec un zéro pointé, quatre défaites jusqu’ici.
Quels précédents entre les deux équipes ?
La dernière confrontation entre les deux équipes a largement tourné en faveur des Bleus. C’était le 10 octobre dernier, à Budapest, lors de la troisième journée de Ligue des nations. Victoire 4-1 de l’équipe de France, avec des buts signés Eduardo Camavinga et Christopher Nkunku en première période, puis des réalisations de Mattéo Guendouzi et Bradley Barcola dans les dernières minutes, pour tuer le suspense. Le dénommé Omri Gandelman avait égalisé à 1-1 lors du premier acte. Un match maîtrisé mais à l’occasion duquel les Tricolores n’avaient pas forcé leur talent... ni totalement convaincu. Du sérieux et les trois points. Le revenant Nkunku avait hérité de la meilleure note (7) et le néophyte Michael Olise, de la plus mauvaise (3).
Il s’agissait du dixième France-Israël ou Israël-France de l’histoire. Bilan des confrontations ? Cinq victoires françaises, quatre nuls et une défaite. Personne n’a oublié ce succès israélien au Parc des Princes, lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 1994, le 13 octobre 1993. La France avait besoin d’un point sur ses deux derniers matchs pour rallier le Mondial étasunien. Chou blanc contre Israël (2-3) et ensuite face à la Bulgarie (2-3).
Le Stade de France fera-t-il le plein ?
Non. Loin s’en faut… Il n’y avait pas de jauge particulière pour ce premier match au Stade de France depuis France-Grèce, en juin 2023. Pourtant, on attend moins de 20.000 personnes à Saint-Denis ce jeudi. Ce qui représentera un record. La plus faible affluence au «SDF» pour un match des Bleus jusqu’ici ? France – Nouvelle-Zélande, en juin 2003, pour un match de Coupe des confédérations. 36.842 spectateurs avaient assisté à la victoire 5-0 de Thierry Henry, Lilian Thuram, Marcel Desailly, Bixente Lizarazu et compagnie. Un vrai flop, sans doute dû à la qualité de l’affiche, au niveau des prestations de l’équipe de France ces derniers temps, mais aussi aux aspects sécuritaires.
Quel capitaine pour les Bleus ?
Avec Kylian Mbappé écarté, Antoine Griezmann retraité et Aurélien Tchouaméni forfait, Didier Deschamps a dû désigner un nouveau capitaine. Pour cette fois, ce sera N’Golo Kanté. International à 63 reprises (2 buts) et âgé de 33 ans, le joueur d’Al-Ittihad est assez nettement le plus expérimenté du groupe actuel, devant les revenants Kingsley Coman (28 ans, 57 sélections), Benjamin Pavard (28 ans, 54 sélections) et Adrien Rabiot (29 ans, 48 sélections). «NG» n’est pourtant pas le plus expressif. Il a toutefois été préféré à Jules Koundé (26 ans, 36 sélections) ou Mike Maignan (29 ans, 26 sélections)… en attendant le retour de Mbappé ? Deschamps a laissé entendre que la question du brassard pourrait se poser à l’avenir. En attendant, Kanté sera capitaine face à Israël. À voir pour l’Italie. Une chose est sûre : Kanté fait l’unanimité, sur et en dehors du terrain.
Pourquoi est-ce un match à risques ?
Pas pour l’enjeu ou par la crainte qu’inspirerait Israël, modeste 81e nation au classement Fifa, sur le terrain. C’est évidemment le contexte géopolitique actuel et les tensions au Moyen-Orient qui rendent cette rencontre tendue et le contexte, explosif. Certains ont même espéré qu’elle se déroule à huis-clos. «La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme», a rapidement indiqué Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur. Le dispositif de sécurité sera néanmoins renforcé. Les craintes le sont aussi, après les graves incidents constatés à Amsterdam, le 7 novembre dernier, lors d’un match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv. La maire d’Amsterdam Femke Halsema a évoqué mardi un «cocktail toxique d’antisémitisme et de hooliganisme». Le président Macron et son premier ministre Michel Barnier, assisteront à la partie.