Un samedi mouvementé chez Decathlon. Ce 7 décembre, les quelque 20.000 salariés de la célèbre enseigne d’équipement sportif sont appelés à se mobiliser par la CFDT-Services et la CFDT de Decathlon. Une «grande journée de grève», à quelques semaines de Noël, suivie d’un rassemblement à Paris, à la mi-journée, «devant le Decathlon 23, boulevard de la Madeleine».
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le syndicat s’insurge du versement d’un milliard d’euros de dividendes aux actionnaires «de l’association familiale Mulliez (AFM) au titre de l’année 2024». «Vous ne rêvez pas : un milliard pour les actionnaires, 0€ pour les salarié-es», lit-on. Une décision «inacceptable alors même que les effectifs diminuent de manière drastique dans les 330 magasins», cingle le syndicat, pour qui les travailleurs sont «bradés». La CFDT exige, en lieu et place de ce versement, que les actionnaires renoncent à cet argent, afin que «la valeur créée par les salariés soit partagée».
Cette mobilisation intervient alors que le bras de fer entre les syndicats et la direction fait rage, depuis quelques jours. Mercredi, le patron de Decathlon, Fabien Derville, a justifié dans un entretien à La voix du nord le versement du milliard d’euros de dividendes, précisant que ce «n’est évidemment pas de l’argent qui va dans la poche des actionnaires». Sans préciser pour autant comment cette somme, qui correspond à des «résultats cumulés de l’entreprise qui n’ont pas été distribués par le passé au travers de dividendes», sera utilisée.
L’homme d’affaires a tout de même reconnu que «le momentum [de cette annonce, NDLR] n’était pas idéal au niveau médiatique», alors que Auchan, autre enseigne de la galaxie Mulliez, est en grande difficulté. Le distributeur fait l’objet d’un vaste plan social visant à supprimer 2389 emplois et fermer une dizaine de magasins. La CFDT, quant à elle, entend bien renforcer la pression sur la direction de l’entreprise. Le syndicat a ainsi suggéré à des sénateurs dans une lettre de «créer une commission d’enquête», afin de revenir sur les aides publiques touchées par les entreprises de l’AFM «au titre du CICE».