À quelques mois du bac, ces élèves sont contraints de changer de spécialité faute de prof

Il ne reste plus que quelques mois aux élèves de terminale pour se préparer aux épreuves de spécialité du bac. En juin prochain, ces derniers devront plancher sur deux matières qu’ils ont a priori suivies et préparé 8 heures par semaine depuis leur classe de première. «A priori», puisque certains d’entre eux se voient contraints de changer leurs plans à la dernière minute. C’est le cas d’Elliott* et de 8 de ses camarades en terminale qui ont dû changer de spécialité faute de remplaçant pour leur enseignant.

Ces élèves scolarisés au lycée René-Perrin à Ugine (Savoie) suivaient jusque-là une spécialité en Système d’information et numérique (SIN) afin d’obtenir leur bac technologique. Cette matière compte pour 30% de la note globale du bac. Mais depuis le mois de novembre, le professeur qui dispensait ce cours est absent et le rectorat n’est pas parvenu à le remplacer, indiquent nos confrères du Parisien . Résultat, après plusieurs semaines sans cours de SIN, les lycéens et leur famille ont reçu un courrier de l’établissement les invitant à se tourner vers une autre spécialité.

La pénurie d’enseignants persiste

Les jeunes concernés ont donc le choix avec un cours d'Innovation technologique et éco-conception (ITEC) et un cours en Énergies environnement (EE). «Deux matières qui ouvrent la voie à des orientations très différentes de ce que mon fils veut faire. Lui souhaite travailler sur la programmation informatique en lien avec la cybercriminalité . Là ça n'en prend pas le chemin et ça pourrait lui fermer les portes des BTS ou BUT qu'il envisage d'intégrer», déplore le père d’Elliott auprès du Parisien. Au-delà de la question de l’orientation, les élèves imaginent difficilement se présenter sereinement à une épreuve préparée en quelques mois là où l’ensemble des élèves s’y attellent depuis deux ans.

La mésaventure de ce groupe d’élèves met à nouveau en lumière les conséquences de la pénurie d’enseignants en France. En septembre dernier, une enquête du Snes-FSU révélait le manque d’au moins «un enseignant dans 48% des collèges et lycées de métropole». Plusieurs matières étaient identifiées comme étant plus durement touchées par ce manque de professeurs : les maths, l’anglais mais aussi les sciences de l’ingénieur.