L’audience radio, future victime collatérale de l’interdiction du démarchage téléphonique abusif?
L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Jeudi matin, l’Assemblée nationale étudiera une proposition de loi interdisant le démarchage téléphonique abusif, dans le cadre de la journée réservée aux textes du groupe MoDem. Le texte est d’ores et déjà passé par le Sénat, et pourrait donc être adopté définitivement, si les députés le votent sans le modifier. L’objectif de cette nouvelle disposition est d’inverser le principe du démarchage téléphonique, en obligeant les professionnels à obtenir le « consentement » préalable de tous les consommateurs.
«Sans sa mesure d’audience, la radio perd son écosystème»
Exiger une meilleure protection du consommateur, victime de harcèlement commercial et de fraude, est un enjeu louable. Problème : ce nouveau dispositif mettra en péril la mesure d’audience de la radio, alerte l’Alliance de la radio, qui regroupe près de 90 % des acteurs du marché.
La mesure de l’audience repose encore en grande partie sur des études téléphoniques. Réalisées par Médiamétrie, celles-ci constituent un moyen sûr de sonder l’ensemble des profils d’auditeurs, sur l’intégralité du territoire. Et le marché publicitaire a besoin d’un thermomètre fiable pour piloter ses investissements, qui constituent l’unique ressource des radios privées. « Les Français adorent la radio. Sans sa mesure d’audience, elle perd son écosystème. Elle ne peut pas subir le dommage collatéral d’une énième nouvelle norme », insiste Régis Ravanas, le président de l’Alliance de la radio. Au risque, de renforcer les plateformes audio mondialisées dont les audiences ne passent pas par un tiers de confiance…