«Tout va bien» : les derniers messages envoyés par l’équipage du submersible Titan avant son implosion

«Tout va bien.» Ce sont les derniers mots, rapportés par plusieurs médias américains, envoyés par l’équipage du Titan au brise-glace de surface Polar Prince, quelques minutes avant que le submersible n’implose dans l’Atlantique nord le 18 juin 2023, alors qu’il tentait de s’approcher de l’épave du Titanic.

Ces propos ont été révélés lors d’une audience publique à l’initiative des garde-côtes américains à Charleston en Caroline du Sud (États-Unis), organisée à partir du 16 septembre et censée durer deux semaines. Les autorités maritimes américaines cherchent à comprendre les causes réelles de cette catastrophe, provenue alors que le Titan se trouvait à quelque 600km au large de Terre-Neuve (Canada).

Un explorateur français parmi les victimes

Après ce «Tout va bien» optimiste, un dernier échange de questions sur la profondeur et le poids du petit submersible au cours de sa descente s’en était ensuivi. Le contact avait finalement été rompu moins de deux heures après son départ, alors que l'engin devait refaire surface sept heures après avoir plongé. Une importante opération de secours avait ensuite été mise en œuvre pour sauver les cinq passagers du submersible, censé disposer de réserves d'oxygène pour environ quatre jours. 

Des « restes humains présumés » avaient ensuite été découverts quelques jours après la disparition parmi les débris du Titan, par 4000 mètres de fond, selon les garde-côtes américains qui ont ensuite enquêté pendant 15 mois sur cet accident hors normes. Parmi les cinq occupants qui avaient trouvé la mort lors de cette expédition, on comptait Stockton Rush, propriétaire de la société OceanGate, exploitant le Titan, et l'explorateur français Paul-Henri Nargeolet.

 «Je ne monterai pas dedans»

Tony Nissen, ancien directeur technique d’OceanGate, a été longuement interrogé au cours de cette première audience, rapporte The New York Times. L’ingénieur a affirmé avoir été licencié en 209 après avoir refusé de donner son accord pour une plongée sur l’épave du Titanic. La coque du Titan n’était pas sûre, après que le submersible a été frappé par la foudre en 2018, a notamment avancé Tony Nissen. Stockton Rush avait refusé d’écouter sa mise en garde, arguant que «ça irait bien (sic)». L'ancien directeur technique a déclaré que le submersible avait ensuite subi d'autres tests et réglages avant ses plongées ultérieures sur le Titanic. Il a cependant déclaré qu'il ne faisait pas confiance au personnel d'exploitation et a affirmé avoir répondu : «je ne monterai pas dedans», lorsque Stockton lui a demandé de piloter le submersible, rapporte de son côté CBS News

L'enquête menée par les garde-côtes a également révélé que le Titan avait été laissé exposé aux éléments pendant plusieurs mois en 2022 et 2023, et que la coque du submersible n'avait jamais été inspectée par des tiers, comme le requièrent les procédures standards.

«Nous espérons que cette audience contribuera à faire la lumière sur la cause de la tragédie et à empêcher qu'une telle situation ne se reproduise», a également déclaré Jason Neubauer, membre du Bureau des enquêtes de la Garde côtière, qui a dirigé l'audience. Des dizaines de témoins doivent être entendus lors des deux prochaines semaines, parmi lesquels des représentants d’OceanGate et des responsables de la Garde Côtière. La famille de l’explorateur français Paul-Henri Nargeolet a de son côté déposé plainte pour «négligence grave» en août dernier contre OceanGate, réclamant 50 millions de dollars pour homicide involontaire.