* Antoine Menusier est journaliste et auteur de l’essai « Le Livre des indésirés : une histoire des Arabes en France » (Le Cerf, 2019).
Ils sont proscrits, mais ils tiennent leur revanche. Soral et Dieudonné voient leur travail de sape récompensé. Peu importe que leurs noms soient ignorés des étudiants propalestiniens, seul le résultat compte. En France, la marginalisation des Juifs, la détestation d’Israël, pour beaucoup, c’est eux. Soral et Dieudonné : un duo apparu sur les listes Euro-Palestine des années 2000. À présent, la liste Palestine, c’est celle de LFI. Rien d’étonnant. Un continuum de ressentiment relie les années pré-attentats, marquées par un antisémitisme grandissant, à la période actuelle, où le ressentiment, mêlé d’espoir, a trouvé en Jean-Luc Mélenchon une légitimité politique que n’ont jamais eue Soral et Dieudonné, le penseur contrarié et l’amuseur empêché.
Il y a dix ans encore, le duo faisait un carton sur les planches de la proscription. Soral n’était plus invité…