Renault relance la R5 Turbo 3E, véritable bête de rallye

S’il n’y avait pas des patrons de la trempe de Luca de Meo, le paysage automobile serait sans doute bien plus triste. Depuis son arrivée à la direction du groupe Renault, l’Italien s’est mis en tête de ressusciter certaines légendes de la marque française.

Après la R5, la R4 puis la Twingo, ce passionné de voitures a décidé de relancer la fameuse R5 Turbo qui a fasciné petits et grands lors de son lancement en juillet 1980. De cette monstrueuse R5 devenue une bête de rallye, les designers du Technocentre dirigés par Gilles Vidal s’en sont largement inspirés reprenant le bouclier avant proéminent, les ailes arrière élargies et les larges prises d’air dans les ailes.

S’il y a de la Renault 5 dans l’air, le gabarit n’a plus rien à voir ni avec son inspiratrice, ni avec la dernière version électrique sacrée, avec l’Alpine A290, voiture de l’année 2025. La longueur atteint 4,08 m contre 3,66 m au modèle initial ; la largeur s’est accrue de près de 300 mm (2,03 m) tandis que la hauteur est quasiment similaire. La nouvelle Turbo est surtout une voiture de son époque. Le 4-cylindres turbo de 160 ch installé en position centrale arrière du modèle originel a certes disparu mais le moteur, toujours à l’arrière, carbure à l’électrique. La silhouette bodybuildée sert d’écrin à une grosse cavalerie. Renault n’annonce rien moins qu’une puissance de 540 chevaux répartis à parts égales sur les deux roues arrière. C’est la surprise de ce sensationnel exercice : comme la première Turbo, la Turbo 3E sera une propulsion, comme sa mère.

Possibilités de personnalisation

La technologie inédite repose sur l’installation de machines électriques dans les roues, un système qui participe à l’agilité, assurant du torque vectoring grâce à la gestion fine de la répartition du couple sur chaque roue. S’il arbore fièrement le losange Renault sur sa calandre, ce bolide profite largement de l’expertise et de l’expérience des ingénieurs d’Alpine. Le poids a pu être contenu autour de 1450 kg - la première Turbo ne dépassait pas 970 kg - en adoptant une superstructure en carbone et une plateforme spécifique en aluminium.

Celle-ci fonctionne en 800 V, acceptant un pic de charge de 350 kW pour réduire à 15 minutes la recharge jusqu’à 80% de la batterie de 70 kWh. Dans le meilleur des cas, le constructeur annonce une autonomie de 400 km mais il faudra sans doute diviser par deux cette valeur si l’on tire la quintessence de ses performances. La R5 Turbo 3E serait capable d’atteindre les 270 km/h et de passer le cap des 100 km/h en 3,5 secondes.

Présentée dans une livrée jaune, blanc et noir, rappelant la R5 Turbo que Jean Ragnotti mena à la victoire au rallye Monte-Carlo de 1981, la Turbo 3E offrira de nombreuses possibilités de personnalisation. En référence à l’année de lancement de la première Turbo, la 3E sera produite en série limitée à 1 980 unités, à partir de 2027. Son tarif n’a pour l’instant pas été divulgué mais il devrait être supérieur à 150.000 euros.