« On a fait de ces intérimaires de la chair à canon » : au procès de l’intoxication au plomb au château de Versailles, le réquisitoire d’une faillite collective
« Une faillite collective. » Le réquisitoire en forme de rouleau compresseur dressé par la procureure de la République au tribunal correctionnel de Versailles a laissé, ce mercredi 12 février, peu d’échappatoires à la brochette de prévenus, mis en cause dans l’affaire de la contamination au plomb de cinq ouvriers intérimaires sur le chantier de l’Opéra royal du château de Versailles.
Alors qu’ils œuvraient en 2009 à la restauration de cet édifice construit sous Louis XV, ces ouvriers ont inhalé pendant plusieurs mois ces poussières hautement toxiques, classées par le Code du travail parmi les CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), sans avoir bénéficié de la protection exigée par la loi.
À qui la faute si ces mesures n’ont pas été respectées ? si des douches et des sas de décontamination n’ont pas été mis à disposition ? si le coordonnateur dédié à la sécurité ne bénéficiait d’aucune formation en matière de risques liés au plomb ? si les déchets ont été mis dans des bennes ordinaires ?