Guerre Hamas-Israël : le groupe terroriste se dit toujours «ouvert» à un accord de cessez-le-feu
Un responsable proche du Hamas a rappelé que l’organisation était toujours «ouverte» à des négociations en vue d’un cessez-le-feu avec Israël. De son côté, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou refuse toute trêve. Le président argentin Javier Milei s’est rendu dans un kibboutz endeuillé à la suite de l’attaque du 7 octobre. Le Figaro fait le point sur la situation.
Le Hamas toujours «ouvert» à un cessez-le-feu à Gaza
Le Hamas est toujours «ouvert» aux négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza malgré le rejet de ses dernières propositions par Israël, a déclaré jeudi un responsable proche du mouvement islamiste palestinien, avant le début de pourparlers en Égypte. Ce nouveau cycle de négociations entre le Hamas et les Israéliens, avec la médiation de l'Égypte et du Qatar, devait s'ouvrir dans la matinée au Caire, a précisé à l'AFP ce responsable sous couvert d'anonymat.
Ces discussions indirectes visent à obtenir une trêve des combats dans la bande de Gaza et un échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël et d'otages israéliens, pour la seconde fois après la trêve d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération de 105 otages à Gaza et 240 Palestiniens. «La délégation du Hamas va rencontrer ce matin des responsables égyptiens, puis une délégation du Qatar se joindra aux réunions, et Qataris et Égyptiens vont tenter de rapprocher les points de vue des deux parties (israélienne et du Hamas)» via plusieurs rounds de négociations, a expliqué le responsable proche du Hamas. «Nous nous attendons à des négociations très compliquées et difficiles, mais le Hamas est ouvert aux discussions et désireux d'arriver à un cessez-le-feu», a-t-il assuré.
Netanyahou refuse toujours une trêve
Mercredi soir, quelques heures après avoir rencontré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, qui plaide pour une nouvelle trêve, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a semblé rejeter toute concession dans les négociations. Il a ordonné à son armée de «préparer» l'offensive sur Rafah, ville du sud la bande de Gaza où sont massés des centaines de milliers de déplacés palestiniens.
L’offensive sur Rafah a commencé
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins et des sources hospitalières ont fait état de frappes mortelles dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Rafah, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant au total 130 morts au cours des dernières 24 heures. Selon un journaliste de l'AFP, l'armée israélienne a mené sept frappes aériennes à Rafah. La maison d'un chef de la police locale a notamment été touchée selon le ministère de la Santé du Hamas. «Ces bombardements sont la preuve que Rafah n'est pas un lieu sûr», lance Oum Hassan, 48 ans, dont la maison proche a été aussi touchée par la frappe. «Notre monde a été réduit en cendres», lance Abou Aymane, un homme de 46 ans qui vit aussi à proximité.
Un accord encore possible selon Blinken
À la veille de son départ, Antony Blinken a estimé mercredi soir qu'il restait «de la place pour un accord» malgré les déclarations de Benjamin Netanyahou, et appelé les Israéliens à la mesure, dans les actes comme dans les discours. Selon le responsable proche du Hamas, les discussions au Caire porteront sur un cessez-le-feu qui pourrait durer «environ six semaines», une première phase où les deux parties pourraient discuter d'un échange entre des otages retenus à Gaza et des femmes et enfants palestiniens détenus dans des prisons en Israël.
Ce cessez-le-feu, qui pourrait être renouvelé, pourrait permettre d'engager des discussions en vue d'un accord prévoyant le retrait de Gaza de l'armée israélienne et un retour des déplacés, a-t-il ajouté. «Le Hamas insistera pour que la Turquie et la Russie soient aux côtés de l'Égypte, du Qatar, des Etats-Unis et de la France pour s'assurer que tous les points de l'accord soient respectés, dont un cessez-le-feu permanent et la reconstruction de la bande de Gaza», a-t-il souligné.
Dans un kibboutz attaqué par le Hamas, Milei dénonce le «nazisme du XXIe siècle»
Le président argentin, Javier Milei, s'est rendu ce jeudi avec son homologue israélien dans un kibboutz du sud, proche de Gaza, et durement frappé par l'attaque du Hamas, où il a dénoncé «le nazisme du XXIe siècle». Le kibboutz Nir Oz a été le théâtre d'une des attaques les plus sanglantes menées par les commandos du mouvement islamiste le 7 octobre: un quart de ses quelque 400 habitants a été soit tué, soit enlevé après des heures de tirs et de violences.
«Le monde libre ne peut rester indifférent. C'est un acte clairement terroriste, antisémite et je dirais, du nazisme du XXIe siècle», a déclaré le président ultralibéral argentin devant des journalistes à l'issue d'une visite de la communauté agricole, dont 60% des maisons ont été brûlées le 7 octobre. La visite du kibboutz «m'a touché au plus profond de l'âme», a-t-il ajouté, devant une maison entièrement calcinée. «Voir tout cela de ses propres yeux est une expérience très très forte. Et cette visite ne fait que valider le fait que je suis venu (en Israël) condamner les terroristes du Hamas, soutenir le droit légitime d'Israël à se défendre, et réclamer la libération de tous les otages», a-t-il dit.
Le kibboutz Nir Oz comptait 18 personnes d'origine argentine, dont 12 ont été kidnappées. L'une d'elles, Ofelia Roitman, 77 ans, libérée lors de la semaine de trêve fin novembre, a accompagné le président argentin dans sa visite, son premier retour au kibboutz depuis l'attaque.