Contestation en Turquie : l'interdiction de rassemblement à Ankara prolongée jusqu'au 1er avril
L'interdiction de rassemblement en vigueur à Ankara, la capitale de la Turquie, a été prolongée jusqu'au mardi 1er avril inclus, a annoncé le gouvernorat local. Cette décision survient alors que des manifestations massives ont lieu chaque jour dans le pays, depuis l'arrestation du maire d'Istanbul et figure de l'opposition, Ekrem Imamoglu. Les autorités turques, confrontées à un mouvement de contestation inédit depuis plus d'une décennie, avaient décrété des interdictions similaires à Istanbul et Izmir, la troisième ville du pays.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont néanmoins de nouveau retrouvées lundi soir devant la mairie d'Istanbul. "Notre police a arrêté 43 provocateurs et les efforts pour capturer d'autres suspects se poursuivent", a déclaré mardi matin le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, dans un post sur X. Au total, près de 1 200 personnes identifiées lors des rassemblements quotidiens ont été interpellées en six jours.
Des journalistes relâchés
En revanche, sept des huit journalistes interpellés à leur domicile à Istanbul lundi à l'aube, dont un photographe de l'AFP, ont été libérés mardi sous contrôle judiciaire, a annoncé l'un de leurs avocats à l'agence de presse française. Dix au total avaient été arrêtés à Istanbul et Izmir, accusés d'avoir "violé la loi sur les réunions et les manifestations", selon MLSA, une association de défense des droits humains qui suit leur dossier.
Ekrem Imamoglu, accusé de "corruption", a été démis de ses fonctions et incarcéré dimanche 23 mars à la prison de Marmara, a annoncé son parti. L'édile, officiellement nommé candidat du parti d'opposition CHP dimanche, a dénoncé "un processus judiciaire loin d'être équitable" et "une exécution sans procès".