Aéronautique : une ressortissante Chinoise accusée d'espionnage

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C’est une maison blanche, au bord d'une route en pleine campagne, a priori, rien de plus banal, mais l'histoire pourrait bien être digne d'un film d'espionnage. Il y a trois ans, une antenne satellite se trouvait à l'arrière de la maison. Elle est gigantesque, mesure pas moins de 7 mètres et attire tout de suite la curiosité, notamment celle d’un garagiste voisin. "Jusqu'à là, ils nous avaient dit qu'ils faisaient de la recherche pour la NASA. Ils recevaient des informations, ils revendaient des collectes à la NASA", explique-t-il. Les propriétaires sont un couple, une ressortissante chinoise et son mari.

L'affaire aurait pu s'arrêter là. Mais l'armée française repère à son tour l’antenne suspecte. Surtout, elle est on ne peut mieux placée, proche du téléport d'Issius-Aussaguel (Haute-Garonne), un centre de télécommunications qui pilote les satellites d'observation de la Terre conçus par Airbus et Thales. L'antenne pouvait ainsi intercepter les communications échangées entre le téléport et les satellites qu'il gère.

Une installation illégale

Quelles données la femme a-t-elle recueillies ? Le renseignement français ne réussit pas à prouver la collecte illégale d'informations ni sa transmission à une puissance étrangère. Mais les soupçons se tournent vers la Chine, passée maître dans l'espionnage, surpassant les États-Unis. "Il y a des milliers et des milliers d'ingénieurs ou de petites mains qui travaillent justement pour récupérer à leur profit les technologies occidentales. Il y a la partie émergée, c'est-à-dire notamment les services des ambassades de la République populaire de Chine à l'étranger, mais il y a aussi les clandestins", assure Pierre-Antoine Donnet, rédacteur en chef de Asia magazine.

La justice a estimé que l'installation de l'antenne était illégale. Elle a depuis été démontée, et la maison est abandonnée. Il pourrait ainsi s'agir d'une des plus grandes opérations d'espionnage ayant visé la France ces dernières années.