Bordeaux: injures, menaces de morts, coups... Quatre ans de prison pour un Albanais après les agressions de surveillants pénitentiaires

Injures, menaces de morts et coups à répétition... Ce mardi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné un Albanais de 32 ans à quatre ans d'emprisonnement pour des séries de violences sur des surveillants pénitentiaires à la prison de Gradignan. Une condamnation en accord avec les réquisitions du ministère public, qui a jugé nécessaire de «préserver la société du comportement» du prévenu, déjà condamné pour des faits similaires à Poitiers.

Jugé en comparution immédiate pour des agressions survenues les 31 juillet, 31 août et 1er septembre, Ismaïl G. est apparu vindicatif depuis son box sécurisé, élevant la voix contre le président et refusant d'être défendu par son avocat. Crâne ras et long bouc au menton, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés et estime avoir agi par «vengeance», vu que ses «droits» n'étaient pas respectés en détention, provoquant l'indignation des surveillants agressés présents dans la salle d'audience.

«La peur au ventre»

Parmi la dizaine de victimes, un agent pénitentiaire blessé avec un morceau de verre, qui avait eu 17 points de sutures de l'oreille à la joue. Deux autres avaient subi des blessures importantes au genou et au poignet respectivement. Ismaïl G. a également menacé de mort plusieurs surveillants de la prison de Bordeaux Gradignan, les a injuriés et leur a craché à la figure, des faits similaires à d'autres commis alors qu'il était détenu à Poitiers pour une affaire d'homicide sur conjoint.

«Ce n'est pas normal que des surveillants, qui sont là pour faire leur travail, qui lui livraient des plateaux-repas, travaillent la peur au ventre», a affirmé dans sa plaidoirie Me Alexiana Renau, avocate de plusieurs victimes. Le prévenu a été décrit comme «narcissique», «particulièrement impulsif», «avec des troubles de la personnalité» et «dangereux pour autrui», selon l'expert psychiatrique qui a préconisé un internement psychiatrique.

Reconnaissant une peine «relativement sévère», le secrétaire local du syndicat UFAP-Unsa à Bordeaux Gradignan, Ronan Roudaut, a regretté que la cour ait «occulté le côté psychiatrique et l'obligation de soin» dans son jugement. Les syndicats dénoncent régulièrement la «surpopulation chronique» du centre pénitentiaire, malgré l'inauguration en mai d'un nouveau bâtiment flambant neuf. Au 1er juillet, 893 détenus y étaient écroués pour une capacité de 539 places, soit une densité de 165,7%, selon le ministère de la Justice.