À l’Ouest de la zone tampon entre Israël et la Syrie, environ 25 000 Israéliens colonisent une partie du Golan depuis la guerre des six jours, en 1967. Dans la colonie de Katzrine, Thomas et sa compagne Shoshana sont assis sur un banc juste à côté d’un abri, construit il y a six mois, pour se protéger des frappes du Hezbollah.
Depuis le cessez-le-feu avec le gouvernement libanais, il y a près de trois semaines, leurs cinq enfants jouent à nouveau dehors. Lui vient du Texas, elle de New York. Depuis la fin du régime Assad il y a une semaine, ils voient défiler sous leurs fenêtres des tanks et ils entendent le va-et-vient des avions de chasse. "C’est calme", assure Thomas avant de réfléchir un instant... "Pas vraiment silencieux en fait", concède-t-il.
"Le sol tremble, les immeubles bougent"
Les frappes israéliennes sur la Syrie sont passées par là, environ 2 000 bombes en une semaine, envoyées pour certaines, à seulement quelques dizaines de kilomètres d’ici. Pourtant Shoshana dit vivre "dans une bulle" à Katzrine : "On ne voit pas beaucoup de choses,mais on les entend".
Depuis quelques jours, elle entend et sent en effet le fracas des explosions. "Le sol tremble, les immeubles bougent, décrit-elle. Selon elle, "ça ne peut pas être des interceptions de roquettes envoyées du Liban c’est bien trop gros, bien plus profond. Ça s'est passé plusieurs fois ces derniers jours. Ça ne peut venir que des frappes de l’armée israélienne sur des dépôts de munitions", avance Shoshana.
"Comme un tremblement de terre", confirme Thomas. "Ce n’est pas facile de vivre dans un état d’alerte permanent", reconnaît Shoshana. Le couple n’aime pas particulièrement leur Premier ministre, Benyamin Netanyahou qui l'a promis : "La région sera israélienne pour l’éternité". Mais ils soutiennent ses choix stratégiques, et peu importe s’il ne respecte pas le droit international. Pour Thomas et Shoshana, "l’ONU, c’est de la pourriture".