Assaut du Capitole : un manifestant condamné à 7 ans de prison trois ans après l’insurrection
Trois ans après l'insurrection du 6 janvier 2021, les émeutiers qui s'opposaient à la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre 2020 sont peu à peu traduits devant la justice américaine. Mercredi, un citoyen américain, Taylor James Johnatakis, a été condamné à sept ans et trois mois de prison par un juge du district de l’État de Washington, selon l’Associated Press.
Le rôle du manifestant, 40 ans, a été simple à prouver pour le juge. Sur de nombreuses images relayées sur les réseaux sociaux, on peut voir l’homme le jour du soulèvement avec un mégaphone attaché dans le dos alors qu’il se rendait vers le Capitole. Il avait été l’un des premiers à poursuivre un groupe de policiers qui se retiraient dans les escaliers à l'extérieur du bâtiment abritant le Congrès, avant de haranguer la foule à en faire de même. Quelques heures après l’assaut, il s’était même fendu d’un «le crime est accompli» sur ses réseaux sociaux. Il avait été arrêté en 2021.
«Il était un leader et savait ce qu'il faisait ce jour-là»
Lors de l’audience mercredi 3 avril, et sur la base de ces extraits vidéos, le juge Royce Lamberth a estimé qu’il avait joué un rôle de premier plan lors de ce rassemblement. «Dans toute foule en colère, il y a des dirigeants et des partisans. Il était un leader et savait ce qu'il faisait ce jour-là», a affirmé le juge. Les procureurs, eux, ont affirmé que le quarantenaire avait «dirigé, organisé et encouragé l'assaut».
Depuis le début des enquêtes judiciaires liées aux émeutes, 1350 personnes ont été inculpées de crimes fédéraux. Plus de 800 d'entre eux ont été condamnés, dont environ les deux tiers à des peines d'emprisonnement allant de quelques jours à 22 ans.
Au cœur de cette affaire quelques mois après sa défaite, Donald Trump n'a jamais reconnu sa défaite à cette élection et nie vigoureusement avoir incité ses partisans à attaquer le siège du Congrès. Selon un sondage publié en début d'année, réalisé conjointement par le Washington Post et l'Université du Maryland, 39% d'Américains estiment que l'assaut du Capitole a résulté d'un complot ourdi par le FBI.