Les forces de l’ordre vont passer au bioéthanol… tandis que l’État s’apprête à le taxer davantage

Même des Alpine d’intervention rapide de la Gendarmerie devraient rouler au bioéthanol. FFED

Situation cocasse : la société Flexfuel Energy Développement va équiper 40.000 véhicules des forces de sécurité intérieure d’un boîtier E85 au moment où l’État annonce vouloir réduire les avantages fiscaux sur ce carburant.

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La situation prêterait presque à sourire si elle ne soulignait pas les incohérences de l’État, pour ne pas dire l’impéritie de nos gouvernants. L’an dernier, le ministère de l’Intérieur a lancé un appel d’offres en vue d’équiper de boîtiers E85 les véhicules des forces de sécurité intérieure - police nationale et gendarmerie - et de la direction générale des douanes. Ces dispositifs ont pour objectif de permettre à ces véhicules de rouler au Superéthanol E85 et donc de réaliser de sérieuses économies. Ce carburant réputé pour réduire les émissions de CO2 de l’ordre de 50 % se signale aussi par un tarif plus attractif à la pompe, à peine 0,70 euro le litre en ce moment. Or, le projet de loi de Finances 2026 prévoit la révision de certaines mesures fiscales, dont la réduction des avantages fiscaux accordés jusqu’ici à l’E85. Le ministère de l’Intérieur perdrait ainsi, sauf à ce que l’augmentation des prix ne lui soit pas appliquée, l’avantage procuré par l’installation de ces boîtiers E85. De 0,70 euro le litre, le Superéthanol pourrait ainsi être porté à 1,20 euro le litre.

L’appel d’offres remporté par la société Flexfuel Energy Développement (FFED), un spécialiste des boîtiers E85, doit permettre d’équiper un parc de 40.200 véhicules des forces de sécurité intérieure sur 4 ans avec un maximum de 53.900 véhicules. En équipant ainsi ses véhicules de ces boîtiers de conversion, l’État espère ainsi réaliser des économies massives mais également réduire de manières drastiques son empreinte carbone et ses émissions de particules fines. Sur la base d’un litre à 0,70 euro, l’économie ressort à 698 €/an pour 13.000 km parcourus et 1074 €/an pour 20 000 km. Sur la base de 13.000 km et d’un parc de 40.200 euros, l’État pourrait ainsi économiser plus de 28 millions d’euros par an.

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Le processus d’équipement de l’ensemble des véhicules des forces de l’ordre d’un boîtier E85 fait suite à une phase de test de deux ans, initiée en région Paca et concernant 30 véhicules de la gendarmerie. Une fois de plus, l’État ne sort pas grandi de cette affaire. Elle témoigne d’un manque de concertation entre tous les acteurs des services des pouvoirs publics.