Premier ministre: quand Mitterrand disait que le président «fera ce qu’il voudra»

Emmanuel Macron a fait savoir ce mardi qu’il ne nommerait pas, malgré les pressions du NFP, la candidate Lucie Castets au poste de premier ministre. «La démocratie est salie», s’est indigné le communiste Fabien Roussel, tandis que l’écologiste Marine Tondelier a dénoncé une «dérive illibérale». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a quant à lui fait savoir qu’il n’acceptait plus de participer aux consultations, ne voulant pas être «complice d'une parodie de démocratie». Car selon eux, le président «ne reconnaît pas le résultat du suffrage universel qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des suffrages» explique, sur le réseau social X, le député insoumis Manuel Bompard

Pourtant, la position d’Emmanuel Macron n’est pas inédite. Un petit extrait vidéo a refait surface ; nous sommes en septembre 1977 sur Antenne 2, sur le plateau de Cartes sur table. François Mitterrand affirme que Giscard d’Estaing, alors président de la République, «n’a aucune obligation de choisir un premier ministre dans le parti qui a le plus de voix». Et de poursuivre, face à ses intervieweurs Olivier Duhamel et Jean-Pierre Elkabach : «Il n’a aucune obligation morale, juridique... La politique c’est autre chose.» Un peu plus tôt, il rappelle qu’il revient au président de choisir son premier ministre, «dans le cadre de la majorité exprimée par le suffrage universel».

À la rentrée de l’année 1977, les socialistes, communistes et radicaux de gauche connaissent des désaccords dans la réactualisation du programme commun qui les unit depuis juin 1972. C’est en marge de leur sommet que le premier secrétaire du PS, François Mitterrand, intervient dans l’émission «Cartes sur Table» face à Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach. 

Alors que les élections municipales de 1977 sont une grande victoire pour la gauche, Mitterrand est interrogé à propos des prochaines élections législatives de mars 1978. En effet, la gauche a l’espoir d’arriver en tête devant la majorité de Giscard d'Estaing et son premier ministre Raymond Barre... Mais ce ne sera finalement pas le cas.