La Chine lève des mesures antipollution pour relancer son économie

En Chine, la mauvaise santé de l’économie pousse les autorités à lever le pied sur les mesures antipollution. Plusieurs grandes villes sont en train de supprimer les restrictions très sévères que les autorités chinoises ont mises en place depuis dix ans pour limiter les achats de voitures à combustion fossile. Ce retour en arrière entre en contradiction avec les objectifs de la Chine en matière de pollution et de réchauffement climatique. Car depuis le milieu des années 2000, les Chinois qui vivent dans les grandes villes, et qui souhaitent faire l’acquisition d’une voiture fonctionnant au carburant, sont confrontés à un véritable parcours du combattant.

Cela peut ainsi prendre des années pour obtenir un droit d’immatriculation. Les municipalités de Pékin, Shanghai ou encore Canton ont mis en place un système de loterie et d’enchères parmi les plus sévères au monde. Cette mesure permet de limiter le nombre de voitures en circulation, et lutter ainsi contre les embouteillages et la pollution. Mais dans une Chine qui fait face à un ralentissement inédit de son économie, les priorités sont désormais différentes.

Des permis de circulation accordés plus facilement

Aujourd'hui, il faut à tout prix relancer la consommation et les ventes de voitures. En décembre dernier, les municipalités de Canton et de Shenzhen avaient déjà assoupli leurs restrictions sur les immatriculations. Hangzhou, la capitale de la province du Zhejiang avec ses 12 millions d’habitants, fait elle aussi marche arrière en accordant des permis de circulation beaucoup plus facilement. Hangzhou était pourtant considérée comme l’une des villes les plus restrictives, qui autorisait seulement chaque année 80 000 nouvelles plaques de voitures sur plusieurs millions de demandes.

Les nouvelles mesures devraient permettre de relancer les achats de véhicules en Chine. Plus de dix millions de véhicules devraient être vendus sur cinq ans, selon des prévisions citées par le journal économique Caixin. Les ventes devraient donc progresser de 10%, mais faire mécaniquement augmenter la pollution automobile. La reprise de l’économie vient ainsi heurter de plein fouet les objectifs de Pékin sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.