"On ne va pas se cacher" : les grandes ambitions de FDJ-Suez pour le Tour de France 2025
Qui sera sacrée le 3 août prochain vainqueuse du Tour de France 2025 ? Alors que le parcours complet de la quatrième édition de la Grande Boucle féminine a été révélé mardi 29 octobre, la FDJ-Suez, la seule équipe française du World Tour, s'avance d'ores et déjà comme l'équipe à battre.
"Avec l'équipe qu'on a désormais, on ne peut pas se cacher derrière notre ambition. Nous ne serons pas là pour jouer un podium sur le Tour. On veut porter le maillot jaune et l'emporter jusqu'au bout", annonce Stephen Delcourt, manager général de l'équipe.
En effet, à la veille de la grande cérémonie à Paris qui rassemble le gratin du cyclisme français, l'équipe a frappé un grand coup : le recrutement de Demi Vollering, victorieuse du Tour de France 2023 et malheureuse deuxième de l'édition 2024 à quatre secondes près. Tout simplement le transfert de l'année, hommes et femmes confondus, car la Néerlandaise est considérée comme la meilleure coureuse de grands Tours au monde.
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"En début d'année, on a appris qu'elle ne prolongerait pas avec SD Worx. On a montré notre intérêt. On a eu un rendez-vous en face-à-face qui a tout changé. On s'est aperçus qu'il y avait beaucoup de valeurs en commun sur l'éthique, sur l'envie d'inspirer la jeune génération et sur l'envie de faire de notre sport un sport qui ne copie pas le cyclisme masculin, qui soit différent", raconte Stephen Delcourt. "La partie humaine a fait la différence d'entrée dans la négociation."
Durant l'été, l'équipe avait déjà marqué les esprits en signant Juliette Labous, la Française la plus régulière sur les grands Tours (4e, 5e et 9e du Tour de France ces trois dernières années, 2e du Giro 2023).
"Juliette, on tente de l'avoir avec nous depuis ses débuts. On a essayé de la recruter en junior. En 2020, ça a failli se faire. On a toujours été en contact", note le patron de la FDJ-Suez, visiblement heureux que la native de Besançon arrive enfin dans l'équipe.
Un mercato XXL puisque Célia Gery, Ally Wollaston, Églantine Rayer et surtout Elise Chabbey ont rejoint les mêmes rangs : "Six propositions, six signatures. Ça nous est jamais arrivé", sourit Stephen Delcourt. "Ça démontre que l'équipe a une bonne image dans le peloton."
Un équilibre à trouver
Reste que la FDJ se trouve désormais avec un problème de riche : trois coureuses de premier plan, Demi Vollering, Juliette Labous et la protégée historique de l'équipe, Évita Muzic, pour un seul maillot jaune.
"Ce trio va se partager le leadership sur toutes les courses de la saison", assure Stephen Delcourt, qui admet que pour le Tour, cette "course spéciale", il faudra encore un peu de temps "pour vraiment définir les rôles".
Au risque de léser Évita Muzic, qui pourrait faire les frais de la concurrence de ses nouvelles coéquipières ? "Avec Évita, nous avons un projet ambitieux qui court jusqu'en 2028. Pour moi, les deux meilleures équipières qu'on peut lui adjoindre sont Juliette et Demi", veut rassurer le manager.
La coureuse se réjouit également de ces renforts de poids. "L'année dernière, j'avais toute la pression sur les épaules. Avec un collectif comme ça, on jouera forcément le maillot jaune. Mais ça ouvrira aussi des opportunités pour gagner des étapes", explique Évita Muzic, qui la joue collectif.
"Pour le moment, Demi Vollering est une classe au-dessus de nos deux autres leaders mais le projet, c'est d'en profiter pour faire progresser Évita et Juliette. C'est ce trio qui va tirer l'équipe vers le haut", reprend le manager général.
Un manager général qui peut également se satisfaire du clin d'œil fait par l'organisateur cette année avec le parcours du Tour de France. Ce dernier arrivera à Poitiers au soir de sa quatrième étape et partira du Futuroscope le lendemain. Là où l'histoire de la FDJ-Suez a commencé en 2006, quand l'équipe s'appelait encore Vienne Futuroscope. Et où elle continue d'avoir son siège social et son service course.
"C'est une reconnaissance pour l'équipe qui est la plus vieille du peloton du World Tour", rappelle Stephen Delcourt. "On va pouvoir partager avec nos supporters locaux et nos partenaires qui nous font confiance depuis le début. Certes, ce n'est pas l'étape où se jouera le Tour vu le profil mais si on peut faire perdre la course à certaines des concurrentes grâce à notre connaissance du terrain, on le fera."