Yascha Mounk: «Comme Nixon en 1968, Donald Trump pourrait tirer profit du désordre sur les campus américains»

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Yascha Mounk. Fabien Clairefond

GRAND ENTRETIEN - Pour l’essayiste et professeur à l’université Johns Hopkins, il ne faut pas sous-estimer les conséquences politiques des mobilisations en soutien aux Palestiniens dans les universités américaines. Car, si les actions militantes sont révélatrices des idées d’une partie des futures élites aux États-Unis, le chaos sur les campus pourrait aussi nourrir un désir de retour à l’ordre.

Yascha Mounk est professeur à l’université Johns Hopkins et fondateur du magazine en ligne Persuasion. Dernier livre paru : «Le Piège de l’identité» (Éditions de l’Observatoire, 2023).


LE FIGARO. - On parle depuis longtemps de l’importance de certaines idéologies - politique des identités, pensée décoloniale - sur les campus américains. Les blocages propalestiniens, avec leur mode d’action parfois violent (des affrontements ont eu lieu à Columbia et à Los Angeles), représentent-ils un tournant ?

Yascha MOUNK. - Les étudiants américains ont souvent utilisé des tactiques assez similaires : les bâtiments administratifs abritant les bureaux des présidents d’université ont été occupés à plusieurs reprises ces dernières décennies, et des campements ont par exemple été installés au moment d’Occupy Wall Street, en 2011. Mais le problème des universités américaines, aujourd’hui, c’est qu’une forme d’impunité s’est normalisée sur les campus. D’un côté les propos des étudiants et des professeurs…

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