Syrie : "Le devoir maintenant est de préserver les preuves des violations des droits humains pour rendre justice", estime Amnesty International France

"Le devoir maintenant est de préserver toutes les traces, les preuves des nombreuses violations des droits humains", estime mercredi 11 décembre sur franceinfo Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France, quelques jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad en Syrie. Comme Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, la présidente de l'ONG juge "essentiel" de conserver des "preuves factuelles", comme les "registres d'entrées dans les prisons et les registres de châtiments infligés" par les geôliers.

Anne Savinel-Barras considère qu'il faudra aussi recueillir les futurs témoignages des anciens détenus des prisons comme celle de Saydnaya, afin de "corroborer les preuves factuelles qu'on retrouvera sur place". "Il est indispensable pour les familles, les morts, les disparus et les personnes torturées de pouvoir reconnaître ce dont ils ont été victimes", insiste-t-elle.

La présidente d'Amnesty International France trouve qu'il est aussi "essentiel" de conserver ces preuves de "crimes contre l'humanité et de crimes de guerre" pour "l'avenir". Elle explique en effet que ce sont les sanctions qui peuvent "empêcher de nouveaux crimes". "La répétition des horreurs vient essentiellement du fait qu'elles ne sont pas sanctionnées", déplore-t-elle. Anne Savinel-Barras plaide par ailleurs pour que ces futures sanctions puissent "se faire de manière équitable, avec une enquête correcte et un procès correct". Elle estime également que "la justice peut aussi se faire" grâce à "la pression de la communauté internationale".