Dépenses de santé : les Français paient toujours moins que leurs voisins
En France, seulement 10% de la dépense de santé reste à la charge des ménages en 2024, contre près de 15% en moyenne dans les autres pays de l’Union européenne.
Passer la publicité Passer la publicitéLa santé coûte cher, de plus en plus cher, mais la somme que les Français doivent sortir de leur poche pour se soigner reste encore assez marginale. En 2024, la dépense courante de santé au sens international s’élève à 333 milliards d’euros dans l’Hexagone, soit l’équivalent de 11,4 % du PIB, selon les chiffres de la Drees, le service de la statistique rattaché aux ministères sociaux, publiés ce mardi. Cette dépense a augmenté de 3,6 % en 2024 (après + 3,4 % en 2023), mais cette hausse se situe parmi les plus modérées au sein de l’Union européenne. Un coût extrêmement important dont les usagers n’ont pas toujours complètement conscience, car celui-ci est très majoritairement pris en charge par la Sécurité sociale et l’État.
C’est toujours largement le cas en 2024, selon les chiffres de la Drees. Malgré une légère baisse de la prise en charge des dépenses de santé par les administrations publiques (- 0,5 point), celles-ci financent encore à hauteur de 79,4 % le total des centaines de milliards d’euros de dépenses de santé dans le pays. Les organismes complémentaires (mutuelles, assureurs et instituts de prévoyance) ne financent quant à eux que 12,8 % (+ 0,3) et les ménages français ne paient pour leur part, après une éventuelle prise en charge et un remboursement, que 7,8 % des sommes engagées (+ 0,1).
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Passer la publicité292 euros de reste à charge par an par habitant
Trois mesures ont participé à cette légère augmentation de la part des dépenses financées par les organismes complémentaires et les ménages, précise la Drees : « les revalorisations tarifaires des professionnels , la baisse du taux de remboursement des soins dentaires et le doublement des franchises médicales et participations forfaitaires (à plafond annuel inchangé) ». Le gouvernement de François Bayrou avait d’ailleurs prévu d’augmenter cette dernière mesure, avec un nouveau doublement du montant et du plafond des franchises médicales ainsi que des participations forfaitaires à partir de 2026. Une idée décriée, pour l’instant en suspens.
Ce reste à charge des ménages a représenté 20 milliards d’euros en 2024, soit 292 euros par habitant (après 276 euros en 2023). Au premier poste se retrouvent les soins ambulatoires (133 euros par personne), devant les médicaments (63 euros), les dispositifs médicaux (55 euros) et les soins hospitaliers (40 euros). En incluant les dépenses de prévention, de soins de longue durée et de gouvernance, la part de la dépense de santé financée par les ménages français s’élève à 10,2 % en 2024, soit le même taux qu’en 2023. En 2023, la dépense de santé à la charge des ménages dans l’Union européenne était en moyenne de 14,8 %. Seuls le Luxembourg (9,7 %) et la Croatie (9,4 %) font mieux que la France en termes de faible reste à charge. Dans l’est et le sud de l’Europe, celui-ci est bien souvent supérieur à 20 % et dépasse même les 30 % en Grèce, en Lituanie et en Lettonie. Les Français passent donc un peu plus à la caisse, mais toujours moins que leurs voisins.