Cessez-le-feu à Gaza : entre prudence et espoir

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Un enfant palestinien, faisant un "V" de la victoire, s’affiche en Une d’Al Akhbar. Pour le Middle East Eye, "Israël a échoué sur tous les fronts après 15 mois de guerre". Pour le Palestine Chronicle, cet accord marque une "défaite totale pour Israël", politique mais aussi et surtout sur le plan militaire. Arab News prend un peu plus de recul avec une couverture plus sobre et se pose la question de l’après : "Cet accord reste fragile" et les prochaines semaines s'annoncent décisives quant à sa bonne application. Même prudence à la Une de L'Orient-Le Jour qui rappelle que ce conflit a fait "plusieurs dizaines de milliers de morts" dans les deux camps. "Est-il Libanais d’espérer?", titre l'éditorial du quotidien francophone.

Dans la presse israélienne, la prudence reste de mise. Israel Hayom publie en Une les visages de tous les otages détenus par le Hamas. Environ un tiers doit être libéré ce dimanche 19 janvier, en échange de prisonniers palestiniens. Pour le journal conservateur, Jerusalem Post, cet "accord aurait pu être conclu beaucoup plus tôt", puisqu’il reprend, en partie, les bases du texte qui avait été proposé en mai dernier par l'administration Biden. Dès lors, pourquoi B. Netanyahou a-t-il dit "oui" maintenant ? Peut-être parce que les interlocuteurs ont changé, selon Haaretz. Donald Trump avait "promis l’enfer" si la situation n’était pas résolue avant son retour à la Maison Blanche, prévue le 20 janvier. C’est le message qu’a fait passer son envoyé spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui, selon plusieurs sources, aurait exercé une pression maximale sur B. Netanyahou. "Les Israéliens doit ravaler leur orgueil et remercier Trump, le bulldozer sans manières", écrit Haaretz. N'oublions pas, rappelle le quotidien progressiste, que la première phase de libération des otages interviendrait la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, tout sauf un hasard.

En France, Libération salue la "trêve et l’espoir" de voir enfin le conflit s’arrêter. Plus mesuré, Frankfurter Allgemeine Zeitung s’interroge : "Quelles sont les chances pour que le cessez-le-feu s'installe durablement?" Le New York Times, lui, salue un accord conclu par deux présidents américains qui se détestent par-dessus tout : une collaboration "historique", selon le quotidien américain. Biden et Trump, même combat ? Non, selon The Independent, qui cite des sources américaines saluant le coup de pression de Trump et critiquant vivement "l’inaction de Joe Biden". Le New York Times appelle cela, "l’effet Trump", "un paradoxe diplomatique" où un futur président populaire est, à la fois, craint et admiré par le Premier ministre israélien, bien plus disposé à satisfaire son ami américain que ses propres alliés d'extrême droite au gouvernement. Attention toutefois au "retour de bâton", dit le quotidien américain.