Reconnaissance de l'État de Palestine : les pistes envisagées en riposte par Israël

Israël a promis de répondre, mais pas tout de suite. La France et une dizaine d'autres pays reconnaissant à leur tour l'État de Palestine, lundi 22 septembre. Le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal ont déjà franchi le pas dimanche. Qu'envisagent les Israéliens en réponse à ce geste diplomatique historique ?

Un plan d'annexion de la Cisjordanie est sur la table. En revanche, son ampleur n'est pas décidée. La position maximaliste consiste à s'accaparer 82% des territoires et à laisser aux Palestiniens six grandes villes isolées les unes des autres. C'est la position de l'extrême droite et du ministre des Finances, le suprémaciste Bezalel Smotrich.

Plus mesuré, le plan proposé par le conseiller de Benyamin Nétanyahou, Ron Dermer, et déjà discuté avec les Américains, est néanmoins illégal au regard du droit international. Ce plan envisage l'annexion de la vallée du Jourdain, avec un double enjeu. D'abord économique, puisque de nombreux colons israéliens exploitent déjà l'eau du fleuve. Et sécuritaire, car la Cisjordanie partage une frontière avec la Jordanie. Pour le moment, Benyamin Nétanyahou joue la montre. Il décidera, dit-il, à son retour des États-Unis la semaine prochaine, après avoir rencontré Donald Trump.

La France dans le viseur d'Israël

Israël envisage également des mesures ciblées contre certains pays, au premier rang desquels la France. Les autorités israéliennes considèrent que le pays est à l'origine de cette vague de reconnaissance et qu'il doit donc en payer les conséquences. La fermeture du consulat de France à Jérusalem est toujours sur la table. Une telle décision pourrait cependant nuire aux 25 000 à 50 000 Franco-Israéliens de la région, qui dépendent directement des services consulaires. L'expulsion de diplomates en lien direct avec l'Autorité palestinienne est une option plus probable, notamment parce qu'il y a un précédent récent, avec les diplomates australiens et norvégiens.

Une autre mesure est également sur la table, qui pourrait définitivement assécher financièrement l'Autorité palestinienne, bien mal en point. Elle consiste à complètement couper les liens entre les banques palestiniennes et l'économie israélienne, avec comme conséquence la banqueroute et une crise politique sociale inédite en Cisjordanie.