Le RN fait appel à une entreprise spécialisée pour identifier ses «brebis galeuses» qui dérapent sur Internet

Le Rassemblement national anticipe une dissolution et ne veut plus de candidats problématiques. THIBAUD MORITZ / AFP

Affaibli par les scandales à répétition, le parti nationaliste entend faire le tri parmi ses futurs candidats.

Passer la publicité Passer la publicité

Alors qu’Emmanuel Macron va récupérer son droit de dissolution le 8 juillet, le RN se prépare déjà à un hypothétique renouvellement de l’Assemblée nationale. D’après les informations de France Info, le parti présidé par Jordan Bardella s’est offert récemment les services d’une entreprise spécialisée dans le but d’analyser les profils de ses futurs candidats pour de potentielles élections législatives. L’objectif visé est d’éviter de se retrouver dans l’embarras comme lors des législatives anticipées de 2024, où des ex-candidats avaient mis en cause pour des propos racistes ou antisémites. Le dernier épisode en date en date, la révélation de groupes Facebook sur lesquelles des propos racistes étaient tenus, avait fait grand bruit. La décision du RN s’inscrit dans la volonté de remodelage du parti, en témoigne la recherche d’un nouveau directeur général pour orchestrer le mouvement à compter de septembre prochain.

Une «fouille intégrale»

Le RN travaille désormais avec une entreprise spécialisée dans la réputation numérique. L’objectif ? Identifier et écarter ceux que Jordan Bardella avait alors qualifiés de «brebis galeuses» lors des dernières élections. Plus de 300 dossiers ont déjà été passés au crible avec plusieurs filtres : les propos racistes, homophobes et antisémites mais aussi les commentaires sur le conflit israélo-palestinien ou concernant la Russie de Vladimir Poutine. Avec cette pratique dite de «renseignement de source ouverte», notamment utilisée par les cabinets de recrutement, le RN entend dénicher la moindre photo, le moindre tweet qui pourrait s’avérer compromettant. Et donc éviter de potentiels scandales qui, comme les précédents feraient voler en éclat tout le travail effectué pour redorer l’image du parti. Selon un cadre contacté par France Info, pour le moment, seuls «quelques cas problématiques» seraient ressortis du lot.

Passer la publicité

Selon Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national, le but n’est pas «d’entrer dans la vie des candidats» mais d’appréhender de la meilleure des manières «leur ligne de pensée» en regardant «ce qu’ils ont pu dire dans le passé». Et ce système, qui utilise l’intelligence artificielle, n’est pas intrusif assure-t-il. «Tout le monde a accès à ces informations. C’est simplement pour être plus rapide». Le but affiché est donc simplement de se doter de candidats «qui représentent le mieux» le Rassemblement National. Une manière d’éviter de nouveaux scandales également ? «Simplement une question de performance pour se doter de la meilleure équipe possible», insiste le député européen.

Le parti semble tout de même lassé des scandales à répétition, et a mis les moyens pour y remédier : le coût pour analyser le passé numérique d’un seul et unique candidat s’élève selon France info à «quelques centaines d’euros». Et il y a 577 députés à investir...