Une semaine après l’assassinat en pleine rue de Brian Thompson, PDG d’UnitedHealthCare, premier assureur santé aux États-Unis, les entreprises américaines sont inquiètes pour la sécurité de leurs dirigeants, rapporte CNN.
Alors que le tueur présumé, Luigi Mangione, qui avait exprimé une vive colère contre le système de santé américain, a été inculpé mardi pour meurtre, la vague de soutien à son égard qui enfle sur les réseaux sociaux inquiète le monde de l’entreprise. Selon la chaîne d’informations américaine, les conseils d’administration ont effectivement réévalué leur budget de sécurité, et des mesures supplémentaires ont été mises en place pour assurer la protection des PDG.
«Qui sera le prochain ?»
« Les entreprises américaines sont nerveuses. Les gens sont en état d’alerte maximale. (...) Les entreprises souhaitent améliorer leur sécurité. Le secteur de la santé est désormais la cible, mais qui sera le prochain ?», a affirmé Keith Wojcieszek, responsable mondial du renseignement chez Kroll, à CNN. Le média américain s’est également procuré un rapport de police indiquant que le meurtre de Thompson était une «destruction symbolique» qui pourrait inspirer d’autres personnes à entreprendre des actions violentes envers les chefs d’entreprise.
L’entreprise de sécurité Global Guardian a de son côté indiqué à CNN avoir reçu 70 demandes d’entreprises concernées dans les 36 heures qui ont suivi la fusillade – un pic énorme, pointe Seth Krummric, un colonel de l’armée américaine à la retraite et maintenant vice-président de cette entreprise. «C’est un signal d’alarme énorme. L’ambiance a radicalement changé en très peu de temps», a déclaré ce dernier, qui a conseillé aux dirigeants de supprimer autant que possible leurs empreintes numériques, y compris les plans d’étage de leurs résidences et les informations concernant les écoles fréquentées par leurs enfants.
«Beaucoup de tensions dans l’air»
Par ailleurs, les entreprises devraient augmenter les effectifs de personnels de sécurité, notamment autour des dirigeants lors d’événements publics et renforcer le contrôle des courriers, a de son côté préconisé Fred Burton, directeur exécutif de la sécurité chez Ontic, entreprise aérospatiale américaine. «Il y a beaucoup de tension dans l’air en ce moment. Même certaines entreprises peu scrupuleuses vont commencer à investir dans la sécurité», a complété Eduardo Jany, vice-président senior de la sécurité et de la sûreté mondiales chez News Cor, entreprise de médias américaine.
«Le risque de voir des événements similaires se multiplier augmente considérablement», a même avancé Seth Krummrich, alors que les réseaux sociaux américains se passionnent depuis l’assassinat pour le sort de Luigi Mangione. Beaucoup d’internautes ont rendu hommage au meurtrier présumé de Brian Thompson, dénonçant au passage les pratiques jugées excessivement lucratives du système d’assurance santé aux États-Unis, particulièrement onéreux. Aux États-Unis, 26 millions de personnes n’ont pas de couverture santé.