Organiser ses vacances à la voix, en trois questions, sans jamais ouvrir une page de comparateur. Voilà la promesse que fait miroiter l’intelligence artificielle. Et à en croire une étude Ipsos menée février 2025 (*) mais dévoilée ce 16 juillet, les Français commenceraient à s’y faire : un sur trois aurait déjà utilisé une IA pour préparer un séjour. Une proportion qui grimpe à 53 % chez les moins de 35 ans.
Si le chiffre intrigue, il n’étonne plus vraiment. Depuis l’essor de ChatGPT et consorts, les assistants numériques se multiplient. Demander un itinéraire en Toscane, un week-end plage-voiture-vignoble en Algarve ou une liste de bonnes adresses à Tokyo devient une formalité. Le tout sans tableaux Excel, sans 36 onglets ouverts — et surtout sans les fameux «10 conseils de blogueurs pour visiter Lisbonne comme un local».
Passer la publicitéGagner du temps… ou ne plus en perdre
Selon les répondants, le principal intérêt de l’IA dans le voyage, c’est le gain de temps (46 %). Un raccourci qui fait mouche dans un univers de l’offre devenu labyrinthique. 73 % des sondés pensent d’ailleurs que ces outils simplifieront la planification à l’avenir. Et 40 % espèrent qu’ils leur souffleront des idées auxquelles ils n’auraient jamais pensé.
Plus étonnant, 17 % seraient prêts à confier l’intégralité de leur séjour à une intelligence artificielle. L’algorithme en chef d’orchestre, l’humain en suiveur curieux. Une idée séduisante sur le papier, un peu moins quand il s’agit de gérer un check-in qui capote, un train qui saute, ou une grève qui redessine l’itinéraire à 7 heures du matin.
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L’IA, une boussole ? Pas encore un pilote
Car pour l’heure, les IA ne réservent pas, ne comparent pas en direct, et ne vivent pas les contretemps. Elles inspirent, trient, structurent. Elles rassurent aussi parfois, par leur débit fluide et leur capacité à dégager une tendance. Mais de là à remplacer un carnet, une intuition ou une discussion en terrasse, il y a encore un pas.
À l’origine du sondage, la plateforme de voyage Kayak, qui développe son propre outil conversationnel, comme d’autres le font déjà (Booking, Google, Hopper…). Un acteur parmi d’autres, dans une course où chaque acteur tente de devenir ce fameux copilote digital du voyageur moderne. Encore faut-il que le voyageur en ait envie.
(*) Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1000 Français âgés de 18 à 75 ans. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de région et de catégorie socioprofessionnelle. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur la plateforme Ipsos Digital du 21 au 24 février 2025.
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