Yamal le génie, Auradou-Jegou la sale affaire, le tennis français hors sujet aux JO... Nos coups de cœur et coups de griffe en 2024

Nos coups de coeur 

Basket: Bleues et Bleus si près de l’Olympe 

Si près, si loin… Argentées aux Jeux de Paris, les équipes de France féminine et masculine de basket 5x5 ont fait des étincelles, ne tombant qu’en finale face aux Etats-Unis. Des équipes qui ont tutoyé les sommets de l’Olympe et ont donné des montagnes de plaisir aux Français. Mention spéciale aux guerrières bleues, battues d’un point en finale. À noter que les messieurs du 3x3 ont également récolté l’argent l’été dernier. Sacrée moisson pour le basket aux JO…

Les Bleus et Bleues du basket aux JO AFP / ARIS MESSINIS / AFP / PAUL ELLIS

Antoine Dupont, or massif

Une année 2024 exceptionnelle. À croire qu’Antoine Dupont transforme tout ce qu’il touche en or. Passé la déception de la dernière Coupe du monde, le capitaine du XV de France a remporté toutes les compétitions auxquelles il a participé : la Coupe d’Europe, le Top 14 et, enfin, le titre olympique avec l’équipe de France à 7. Une parenthèse couronnée de succès puisqu’il a été élu meilleur joueur du monde à 7. Puissant et explosif, le Gersois est actuellement sur une autre planète. 

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Lamine Yamal, un but pour l’éternité 

Même quand on supporte l’équipe de France, il faut parfois en faire abstraction, se lever de son siège et applaudir l’évidence. La situation s’est déroulée le 9 juillet 2024 lors d’Espagne-France en demi-finale de l’Euro. À la 21e minute de jeu, si les Bleus virent en tête, c’est un jeune garçon de 16 ans qui fait basculer ce match dans une autre dimension. En faisant danser Adrien Rabiot à hauteur des 25 mètres, la pépite du Barça s’ouvre un angle de tir, place son pied gauche et déclenche une frappe limpide qui trompe Mike Maignan. Egalisation. Supporters en transe. Et une équipe de France sonnée. Qui ne s’en remettra jamais. Si les fans des Bleus se souviennent encore des buts des sacres de 1998-2018 et de l’Euro 2000, les Espagnols auront dans leur mémoire durant toute leur existence ce délice de Yamal. Chapeau l’artiste. 

  

Le tennis italien a marqué les esprits à Roland-Garros

Du bleu partout ou presque. Les Azzuri ont brillé à Paris sur tous les tableaux, à défaut d’être titrés. Dominée en finale du simple, Jasmine Paolini, associée à sa compatriote Sara Errani, a été battue en finale du double. Pas de titre non plus pour Simone Bolelli et Andrea Vavassori, qui ont buté sur la dernière marche également. Mais ce cru 2024 s’est avéré historique. Pour la première fois depuis le début de l’ère Open, l’Italie était représentée en demi-finale dans le tableau dames et messieurs d’un même Grand Chelem. Et, cerise sur le panettone, Jannik Sinner est numéro 1 mondial . En Italie, les projets individuels sont encouragés et le système n’apparaît pas seulement dépendant du giron fédéral. De quoi donner (peut-être) des idées à d’autres fédérations…

Remco Evenepoel, un doublé olympique inédit

Inédit. Et exceptionnel. Remco Evenepoel a remporté la course en ligne des Jeux olympiques de Paris 2024 en solitaire, après une offensive lointaine – et une petite frayeur (crevaison) en fin de course –, une semaine après avoir décroché la médaille d’or sur l’épreuve du contre-la-montre. Un doublé historique qui restera dans les mémoires. D’autant plus avec cette célébration (iconique ?) devant la Tour Eiffel. Un vrai moment fort de la saison !

Remco Evenepoel savoure son titre olympique au pied de la Tour Eiffel. DAVID GRAY / AFP

 Nos coups de griffe

Auradou-Jegou, la sale affaire

La déflagration a éclaté début juillet. Deux joueurs du XV de France, alors en tournée en Argentine, arrêtés après une plainte pour viol aggravé en réunion. Le mauvais feuilleton a duré de longs mois. Hugo Auradou et Oscar Jegou ont finalement bénéficié d’un non-lieu. Mais l’image du rugby est durablement ternie. 

Labrune et le foot français, le fiasco des droits TV 

Il a beau dire partout qu’il n’est pas fautif, que le football français a de la chance de l’avoir et que sans lui, la situation serait encore pire, Vincent Labrune s’est raté dans les grandes lignes quant à la gestion des droits TV. Quasi 50% de baisse, une grande majorité de clubs aux finances dans le rouge et un football français en crise. Sans oublier une Ligue 1 quasi-invisible avec des consommateurs qui n’ont pas voulu se faire berner avec une offre à 40 euros par mois en début de saison. Résultat, le Top 14 fait plus d’audience que la Ligue 1 et plus de gens la regardent de manière illégale. La définition même d’un fiasco. 

Joel Embiid, tout pour déplaire

Après avoir éconduit la France pour revêtir la tunique américaine en vue des JO, le pivot des 76ers a pris un malin plaisir à chambrer le public français à Lille et Paris. Au lieu de se faire tout petit… Signataire d’un contrat de 193 M$ sur trois ans l’été dernier, après son sacre olympique, Joel Embiid a repris son train-train en NBA, c’est-à-dire qu’il a enchaîné les blessures. Avec en bonus une suspension de trois matchs pour avoir bousculé un journaliste… La totale.

Joel Embid médaillé d’or aux JO avec Team USA JESSE D. GARRABRANT / Getty Images via AFP

Les Bleus à l’Euro ? L’ennui malgré une demie 

Peut-on saluer le parcours de l’équipe de France, battue en demi-finale par l’Espagne futur vainqueur, et signaler aussi l’ennui profond ressenti en assistant aux matches de la bande de Kylian Mbappé ? Bien entendu. Les deux sont complémentaires finalement et attestent de cette dichotomie ressentie cet été lors de l’Euro en Allemagne. Les Bleus ont rempli leur objectif en se hissant dans le dernier carré d’une compétition internationale (comme en 2022, 2018, 2016, soit quatre fois sur les cinq derniers tournois), mais n’ont pas réussi à emporter tout un pays avec eux. La faute à un collectif puissant et solide mais dénué de toute folie offensive. La faute à une prise de risque minimaliste et deux stars Mbappé et Griezmann passées à côté de leur rendez-vous. Être demi-finaliste sans quasiment aucune aide de ses deux meilleurs joueurs est une performance. On prend le pari, avec eux à 100%, les Bleus auraient été champions d’Europe. Avec des si... 

Le tennis français hors sujet aux JO

Le refrain est connu quand le tennis français ne passe pas la première semaine à Roland-Garros. La marche est trop haute dans les grands rendez-vous. Et la magie des JO n’a pas opéré, non plus, porte d’Auteuil. Aucun représentant tricolore en quarts aux Jeux. Une première depuis 1996, à Atlanta. Pas assez de talent, ni d’investissement. L’étincelle aurait pu être provoquée par les doubles, où le tennis français brille souvent. Mais visiblement les Jeux à domicile n’étaient pas la priorité des Bleus. Sur quatre paires, aucune n’a fait un seul tournoi ensemble pour préparer l’événement. Corentin Moutet a déclaré : « On joue pour notre pays, c’est plus grand que de jouer pour soi. » Il semble le seul Français à avoir eu cet état d’esprit.

La domination (sans partage) de Tadej Pogačar

Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège, doublé (historique) Tour d’Italie-Tour de France, Championnats du monde, Tour de Lombardie… Tadej Pogačar n’a laissé que des miettes à ses adversaires en 2024. Et au-delà de toutes ces victoires de prestige, c’est la manière avec laquelle il les a obtenues – très souvent en écrasant la course en prenant des risques de loin – qui a impressionné…et dégoûté, aussi bien les autres coureurs – qui pensaient à la deuxième place – que les suiveurs. Pour le spectacle, on aurait bien aimé qu’il y ait davantage de suspense.