XV de France : et maintenant, place au Tournoi et à une année 2026 chargée

Une épine en moins dans le pied. En s’imposant face à l’Australie malgré quelques belles frayeurs, le XV de France a sécurisé sa place dans le top 6 mondial et sera donc tête de série lors de la prochaine Coupe du monde dans deux ans, au même titre que l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre, l’Irlande et l’Argentine. L’assurance de ne pas croiser un de ces cinq gros clients dès la phase de poules - comme ce fut le cas avec les All Blacks en 2023 - et de s’assurer un parcours moins ardu en phase finale. « J’ai vu qu’il y avait un danger avant le match et c’est vrai qu’il existait, a reconnu Fabien Galthié. Maintenant, on va attendre. » Lui et sa troupe seront fixés sur leurs futurs adversaires le mercredi 3 décembre (10 heures en France) à l’issue du tirage au sort qui aura lieu à Sydney.

À l’issue de cette année 2025 tout juste à l’équilibre (6 victoires, 5 revers) - car plombée par les trois défaites lors de la tournée estivale néo-zélandaise -, il va vite falloir se projeter sur le prochain Tournoi des six nations, qui arrive dans 73 jours avec un choc d’entrée contre l’Irlande au Stade de France. Des retrouvailles explosives après le beau succès des Tricolores l’an dernier à Dublin, qui auront lieu le… jeudi 5 février. Une date inhabituelle, en semaine, décidée par le diffuseur France Télévisons, qui ne voulait pas que ce premier match du Tournoi ait lieu au même moment que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina, également diffusée sur ses antennes.

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Cette contrainte (une première dans l’histoire du Tournoi depuis soixante-dix-huit ans) ne devrait pourtant pas perturber les Bleus, bien décidés à défendre leur titre. Avec, année paire oblige, un calendrier favorable avec la réception des Irlandais puis des Anglais pour un Crunch volcanique en clôture de cette édition 2026, le samedi 14 mars à Saint-Denis. Attention au réveil des Anglais qui ont terminé leur tournée invaincus (Australie, Fidji, Nouvelle-Zélande, Argentine) et restent sur une série de 11 victoires depuis février dernier. Le staff tricolore pourra, de son côté, compter sur le retour de nombreux cadres (Antoine Dupont, Uini Atonio, Peato Mauvaka, François Cros, Yoram Moefana), dont les absences sur blessure cet automne se sont fait cruellement ressentir. Durant ce Tournoi 2026, les Bleus n’auront qu’une semaine de repos (week-end du 28 février), contre deux habituellement. Un format légèrement plus condensé.

Un été sous le signe de la nouveauté

L’été des Bleus sera ensuite placé sous le signe de la nouveauté. Fini les traditionnelles tournées, place à la Coupe des nations, sorte de Coupe du monde bis qui se tiendra chaque année paire. Trois matchs de poules se dérouleront à l’été dans l’hémisphère Sud, avant des phases finales à l’automne en Europe. Au programme des Bleus ? La Nouvelle-Zélande (4 juillet), l’Australie (11 juillet) et le Japon (18 juillet). Au-delà du bilan carbone catastrophique se pose le problème récurrent d’un calendrier surchargé : la finale du Top 14 - à laquelle participent bon nombre d’internationaux (notamment ceux de Toulouse et de l’UBB ces dernières années) - aura lieu une semaine avant le début de cette nouvelle compétition. Encore un choc tronqué à prévoir contre les All Blacks ?

C’est pourquoi, dans les colonnes du Figaro, Florian Grill, le président de la FFR, a commencé - très tôt - à mettre la pression sur la Ligue nationale de rugby (et donc les clubs du Top 14) pour que le XV de France puisse disposer de ses meilleurs éléments l’été prochain. Les discussions sur la nouvelle convention concernant la mise à disposition des internationaux (l’ancienne court jusqu’en juin 2026) s’annoncent donc animées. Le président de la FFR est clair, il souhaite « avoir nos meilleurs joueurs à disposition l’été et en état de disputer la Nations Cup. On n’a pas envie d’y faire de la figuration. » Après avoir enterré la hache de guerre avant le Mondial 2023, les deux entités qui gèrent le rugby français devraient à nouveau s’écharper pour défendre leurs intérêts particuliers…