Mort de Hossein Salami, pilier des Gardiens de la Révolution et pourfendeur d'Israël

Connu pour ses diatribes contre Israël et l'Occident, le chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, Hossein Salami, tué vendredi 13 juin par une frappe israélienne à Téhéran, était un haut gradé proche du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

"Si vous commettez la moindre erreur, nous ouvrirons les portes de l'enfer pour vous", mettait-il encore en garde le mois dernier en cas d'attaque d'Israël ou des États-Unis.

Né en 1960 dans le centre de l'Iran, Hossein Salami, barbe blanche et crâne dégarni, apparaissait régulièrement à la télévision où il délivrait des discours enflammés, relayant les diatribes que lancent régulièrement les responsables iraniens contre Israël.

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La télévision d'État iranienne l'avait mis en scène ordonnant à ses forces de lancer l'opération contre Israël, lors de l'attaque iranienne de drones et missiles lancée mi-avril 2024 contre le territoire israélien, la première de ce type menée par la République islamique à l'encontre de son ennemi juré.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devrait "s'entraîner à nager dans la mer Méditerranée", car il pourrait être forcé à s'enfuir de son pays, avait-il aussi assuré en 2018.

Depuis la révolution islamique de 1979, la rhétorique anti-israélienne prévaut en Iran, qui ne reconnaît pas l'existence de l'État d'Israël, contre lequel Téhéran soutient une série de mouvements palestiniens armés, dont le Hamas.

Des champs de bataille irakiens au sommet de l'appareil sécuritaire iranien

Combattant lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988), Hossein Salami s'était engagé avec les Gardiens de la Révolution au début du conflit. Il y passera l'essentiel de sa carrière.

Hossein Salami, qui était visé par des sanctions américaines, a un temps dirigé l'aviation des Gardiens de la Révolution.

Numéro deux des Gardiens durant neuf ans, il avait été nommé à leur tête en 2019, au moment où le pouvoir iranien avait entrepris de grands changements à la direction de l'organisation.

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Ce rôle stratégique avait ouvert à Hossein Salami un siège au Conseil suprême de sécurité nationale, dirigé par le président Massoud Pezeshkian.

La fonction de cet organisme est de rapporter directement au guide suprême les questions militaires, de sécurité et de politique étrangère.

Créés en 1979 peu après la Révolution islamique, les Gardiens comptent, selon l'Institut international pour les études stratégiques (IISS), environ 125 000 membres placés sous l'autorité directe du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Aucun chiffre officiel n'est disponible sur leurs forces.

À la différence de l'armée nationale, ils n'ont pas pour rôle premier d'assurer la protection du territoire national mais celle de "la Révolution et de ses acquis", selon la Constitution iranienne.

Avec AFP