Lamborghini: retour sur six décennies de voitures de sport d’exception
Ferruccio Lamborghini n’était pas du genre à se laisser faire. Vexé d’entendre Enzo Ferrari lui répéter qu’il savait conduire un tracteur mais ne saurait jamais piloter une Ferrari, alors qu’il se plaignait pour la énième fois d’insolubles problèmes d’embrayage sur sa voiture ornée du cheval cabré, cet industriel, qui avait fait fortune en fabriquant des tracteurs, décida de construire ses propres modèles de grand tourisme. C’est ainsi que devait démarrer l’une des plus audacieuses aventures de l’industrie automobile.
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Vu par certains comme une provocation à l’égard de Ferrari, Ferruccio Lamborghini devait prendre le taureau, son signe zodiacal, comme emblème. Pour ce garçon, né dans une famille de modestes agriculteurs, il s’agissait de proposer des modèles plus modernes et plus raffinés que Ferrari. Pour y parvenir, il s’entoure des meilleurs ingénieurs disponibles.Deux ans à peine après avoir lancé une première GT à moteur avant, Lamborghini révolutionne le marché de la voiture de sport au salon de Genève de 1966. Habillée d’une splendide carrosserie, la nouvelle berlinette loge, c’est une première sur le marché, le V12 en position centrale arrière. Tapie au ras du sol, la bête porte le nom d’un vieux taureau de combat qu’Ernest Hemingway décrit dans ses romans: Miura.
Depuis ce jour, Lamborghini n’a pas arrêté d’imposer sa marque dans le paysage des machines d’exception transpirant la puissance et la performance. Son parcours n’a pas été toujours rose, alternant les hauts et les bas. Parti en février 1993, Ferruccio Lamborghini ne voit pas sa marque sauvée par Volkswagen. À partir de juin 1998, les ingénieurs allemands investissent l’usine et imposent la rigueur à tous les étages.