Découverte en 2006 lors des travaux de la première ligne de tramway, la crypte de Nice se dote de nouvelles signalétiques et reconstitutions pour mieux faire découvrir ces vestiges qui témoignent de cinq siècles d’histoire.
Passer la publicité Passer la publicitéIl faut d’abord traverser la place Garibaldi, suivre le tracé des rails du tramway jusqu’au boulevard Jean-Jaurès. Là, se dresse désormais une nouvelle signalétique qui indique en lettres fines et verticales l’emplacement de la crypte archéologique de Nice (Alpes-Maritimes) - «la deuxième plus importante de France après le Louvre», s’enthousiasme l’adjoint Jean-Marc Giaume, qui s’improvise ce mardi de novembre guide touristique de cet espace souterrain de deux mille mètres carrés. «Au Louvre, il s’agit de la crypte de Charles VII (1403-1461), alors qu’ici, tout date de 1380 à 1706», compare-t-il.
Pour tenter de (re)conquérir des visiteurs, la crypte est à présent accessible à des horaires plus étendus en journée et propose des visites en français, anglais, italien et désormais en niçois depuis quelques jours, notamment pour les scolaires. Des reconstitutions historiques en sépia, mais aussi en briques type Lego, informent et illustrent le riche contexte historique qui repose sous l’agitation de la place : ville stratégique et militaire à la frontière entre la Provence et la péninsule italienne, puis seul débouché maritime du duché de Savoie, les fortifications de Nice ne disparaîtront qu’en 1706, sur ordre du roi Louis XIV.
Passer la publicitéDéjà une hausse de la fréquentation
Pour parfaire un cheminement «immersif» entre les vestiges de murailles, pont-levis et aqueducs, des ambiances sonores seront implantées «d’ici l’année prochaine». «L’objectif est qu’on entende parler niçois», précise Jean-Marc Giaume. La recette semble pour l’heure fonctionner : là où l’année 2024 n’accueillait que 4500 visiteurs, le compteur affiche déjà plus de 5000 entrées à la fin du mois d’octobre. À titre de comparaison, le mois d’octobre 2024 enregistrait 189 visites ; celui de 2025, près de 400.
La crypte éclairée de néons rouges et bleus - « bleu pour symboliser les anciennes douves» - , doit sa découverte aux fouilles archéologiques réalisées lors de la construction de la première ligne de tramway de Nice, en 2006. Étaient alors apparus des vestiges remontant au Moyen-Âge, autour d’une des entrées principales de la ville, la porte Pairolière. «Mais cela ne représente encore que 5% de la surface totale de la ville à l’époque», contextualise Jean-Marc Giaume, qui rappelle que «douze millions d’euros ont été déboursés afin de créer une voûte de protection du site archéologique». En 2012, au regard de son intérêt historique et patrimonial, la crypte de Nice a été classée au titre des Monuments Historiques.