Goncourt 2024: Collette, Daoud, Faye et Gaudy finalistes du prestigieux prix littéraire
Le futur lauréat du prix Goncourt 2024 se trouve dans cette liste. Ce mardi 22 octobre, les jurés du plus prestigieux prix littéraire français se sont réunis, à Bucarest dans le cadre du centenaire de l'Institut français de Roumanie, pour établir leur dernière sélection. Sont présents: Sandrine Collette, Madelaine avant l'aube (JC Lattès), Kamel Daoud, Houris (Gallimard), Gaël Faye, Jacaranda (Grasset) et Hélène Gaudy, Archipels (L'Olivier).
Comme attendu, Kamel Daoud et Gaël Faye, les deux favoris des critiques et libraires de la rentrée littéraire, sont au coude à coude. Reste qu’ils font face à deux écrivains de talent, Hélène Gaudy et Sandrine Collette, qui pourraient tirer leur épingle du jeu.
«Ça va être sanglant»
En effet, les pronostics ne valent pas pour prophétie. Il suffit de se référer aux années précédentes: Brigitte Giraud (Goncourt 2022) faisait figure d’outsider face à Guiliano da Empoli, qui venait de remporter le Grand Prix du roman de l’Académie française. Quant à Mohamed Mbougar Sarr (Goncourt 2021), s’il était encensé pour son livre La plus secrète mémoire des hommes, peu au départ le voyaient grand gagnant, car publié dans une petite maison d’édition créée par Philippe Rey. On connaît la suite de l’histoire...
Il est certain que la question des éditeurs entrera en compte dans le choix des jurés. Pour rappel, Gallimard a reçu le prestigieux prix il y a quatre ans avec Hervé Le Tellier, et est devenu avec son roman L’Anomalie le deuxième Goncourt le plus vendu de l'histoire. Lattès n’a jamais obtenu le prix Goncourt. L’Olivier, pour sa part, l’a reçu en 2019 avec Jean-Paul Dubois. Quant à Grasset enfin, il faut remonter à 2005, pour retrouver un auteur primé par le jury, avec François Weyergans qui publiait Trois jours chez ma mère.
En remettant leur prix à Gaël Faye, les jurés Goncourt rompraient avec une longue absence pour la maison Grasset. Mais fera-t-elle ce choix alors que Jacaranda est déjà un immense succès de librairie ? Préfèrera-t-elle plutôt couronner Houris et ainsi soutenir Kamel Daoud, indésirable dans son propre pays, pour avoir raconté la décennie noire en Algérie ?
Une chose est certaine, les délibérations promettent d’être intenses. Dans un entretien accordé à Corse matin, le juré Pierre Assouline a prévenu: «Ça va être sanglant.» Attendons donc le 4 novembre, jour d’annonce du lauréat du Goncourt. Le menu promet en tout cas d’être saignant...