Quatre morts, un bâtiment aux normes... Ce que l'on sait de l'incendie dans un gîte en Charente accueillant des adultes handicapés
Un incendie meurtrier à Montmoreau, en Charente. Un gîte qui accueillait huit personnes souffrant d'un handicap mental a pris feu dans la nuit du dimanche 27 juillet au lundi 28 juillet. Le bilan provisoire est lourd, au moins quatre morts et une personne portée disparue. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce drame, alors que les recherches sont encore en cours.
Au moins quatre des 14 personnes présentes dans le gîte sont mortes
L'incendie sur un gîte situé à Montmoreau, au sud d'Angoulême, s'est déclaré vers 4h30 du matin, selon la préfecture de la Charente. Moins de 20 minutes plus tard, les pompiers sont arrivés sur place et ont évacué une personne "qui n'a pas pu être réanimée et qui est décédée, asphyxiée", a déclaré lundi matin le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d'Angoulême, Jean-Charles Jobart.
Trois autres corps ont ensuite été retrouvés sous les décombres. Une personne, souffrant de handicap mental, est encore recherchée par les secours et les chiens de la gendarmerie, lundi après-midi, mais les espoirs de la retrouver vivante sont minces. Quatre autres personnes ont été blessées et transportées à l'hôpital d'Angoulême, dont une en état d'urgence absolue, même si son pronostic vital n'est pas engagé.
Au total, 14 adultes de 20 à 75 ans se trouvaient dans le gîte : huit personnes souffrant d'un handicap mental et quatre encadrants, présents pour un séjour d'une semaine, et les deux propriétaires. L'identité de toutes les personnes ayant perdu la vie n'a pas encore été dévoilée. "Certaines familles découvrent l'horreur de ces faits et vont être prises en charge, raison pour laquelle on ne divulguera pas d'identité à ce stade", a déclaré Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d'Angoulême.
L'une des trois personnes décédées était la propriétaire du gîte, "volontairement rentrée pour tenter de secourir les personnes", a précisé la ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, qui s'est rendu sur place ce lundi après-midi. "Mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et à tous ceux touchés par ce drame" a-t-elle écrit sur X.
L'incendie est désormais maîtrisé
Des flammes impressionnantes ont ravagé le gîte. Jusqu'à 24 véhicules et 85 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour lutter contre cet incendie. "Actuellement, le feu est maîtrisé, 300 m2 de bâtiment ont été détruits", a précisé la préfecture, lundi en fin de matinée.
"C'est dramatique, a réagi le maire de Montmoreau, Jean-Michel Bolvin, cité par ICI Charente. Heureusement, dans le malheur, on avait des bornes à incendie proche du sinistre. Elles ont permis de juguler un peu le feu. Mais il y a quand même une partie de la maison qui s'est effondrée."
La piste accidentelle privilégiée
Une enquête pour "homicide ou blessure involontaire" a été ouverte, mais l'incendie est "sans doute accidentel", a affirmé le sous-préfet d'Angoulême. "Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort", a ajouté le vice-procureur au parquet d'Angoulême. L'origine exacte de l'incendie sera déterminée dans les prochaines heures après le passage des enquêteurs.
Le bâtiment était aux normes, selon les autorités
Le bâtiment incendié est un ancien corps de ferme et avait "le label pour accueillir des personnes handicapées pendant la période des vacances", a déclaré à l'AFP le maire de Montmoreau. Pour autant, ce gîte n'était "pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité", a expliqué le sous-préfet Jean-Charles Jobart, puisqu'il recevait moins de 16 personnes handicapées.
En France, seuls les gîtes recevant plus de 15 personnes sont soumis aux règles des établissements recevant du public (ERP), ouvrant par exemple à des obligations d'installation d'alarmes incendies. Il avait néanmoins été visité "par les services de l'Etat il y a deux ans et avait reçu un avis favorable", a précisé le sous-préfet Jean-Charles Jobart. "Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs, les couvertures antifeu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes", a-t-il ajouté.
Le gîte était "en très bon état, tout était aux normes", a également déclaré à la presse Philippe Norman, un Sud-Africain d'une soixantaine d'années qui y travaille ponctuellement comme animateur. "Le propriétaire faisait partie de l'équipe d'encadrement. La propriétaire n'était pas référencée en tant qu'encadrante mais était habituée à faire ce type de séjour", a par ailleurs expliqué la ministre chargée des Personnes handicapées.