Soupçons de corruption à l’Office anti-stupéfiants de Marseille : un capitaine de police mis en examen

Nouveau rebondissement dans l’affaire de corruption présumée au sein de l’Office anti-stupéfiants de Marseille. Comme indiqué au Figaro de sources concordantes, qui confirment une information du Parisien, un capitaine de police en poste à l’antenne phocéenne de l’Ofast a été mis en examen vendredi dernier pour des soupçons de trafic de stupéfiants.

Selon le parquet de Paris, cet homme de 45 ans a été présenté à des juges d’instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) et mis en examen des chefs d’«importation de stupéfiants en bande organisée», de «faux et usage de faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique», de «trafic de stupéfiants», et «d’atteinte à l’intimité par captation d’images non autorisée». Une source a confirmé au Figaro que le capitaine de police avait été placé sous contrôle judiciaire.

Début avril, deux policiers de l’Ofast de Marseille avaient eux aussi été mis en examen avant d’être placés en détention provisoire. De forts soupçons de corruption pesaient alors sur ces agents, mis en cause dans l’étrange disparition d’un lourd chargement de cocaïne venu tout droit de Colombie et repéré par la DEA américaine en 2023. Arrivé sur le port de Marseille, le conteneur avait été officiellement «perdu de vue» par les autorités et l’enquête initialement ouverte par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille clôturée en janvier 2024.

De nouvelles gardes à vue attendues

En janvier 2024, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie à la suite d’un signalement émanant de l’antenne marseillaise de l’Ofast. Des soupçons de corruption pesaient alors sur des enquêteurs chargés de surveiller la cargaison de 360 kilos de cocaïne. Cette «disparition» avait éveillé les soupçons en interne, la drogue ayant disparu «au fur et à mesure» alors qu’elle était vraisemblablement cachée dans un camion garé à Marseille et surveillée par une caméra policière.

En avril 2024, des perquisitions avaient été menées au siège de l’Ofast de Marseille par la «police des polices» avant que l’enquête ne soit dépaysée à Paris via l’ouverture d’une information judiciaire par la Junalco notamment des chefs «d’importation de stupéfiants en bande organisée», de «corruption» et de «révélation d’information sur une enquête ou une instruction pour crime ou délit puni de 10 ans relevant de la criminalité organisée».

Selon une source, de nouvelles gardes à vue pourraient prochainement intervenir dans le cadre de cette affaire tentaculaire qui met sérieusement à mal l’antenne marseillaise de l’Office anti-stupéfiants. «Le moral n’est pas bon en interne», confirme-t-on.