Droits de douane de Trump : les manchots, nouvelles mascottes de la guerre commerciale

Droits de douane de Trump : les manchots, nouvelles mascottes de la guerre commerciale

Le premier américain a annoncé le 2 avril de nouveaux droits de douane pour le «monde entier». Certains concernent des territoires inhabités ou bien peuplés majoritairement de manchots.

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«Les pingouins nous dépouillent depuis des années», a ironisé sur X Anthony Scaramucci, le très bref directeur de la communication à la Maison-Blanche pendant le premier mandat Trump. La cible de sa plaisanterie ? Les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump mercredi soir. Le locataire de la Maison-Blanche a présenté une liste de plus de 200 pays concernés par une hausse prochaine des tarifs douaniers.

Un droit plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations a également été décrété et entrera en vigueur dès le 5 avril, tandis que d’autres partenaires commerciaux, aux pratiques jugées hostiles, verront leurs marchandises encore davantage majorées à partir du 9 avril.

Sauf que dans la liste des pays visés par cette nouvelle mesure, certains territoires ont attiré l’attention, puisqu’on compte parmi eux plusieurs territoires pratiquement inhabités, qui abritent plus de manchots que d’humains. Le détournement d’images de palmipèdes à des visées humoristiques est donc venu nourrir les critiques des adversaires du président républicain.

Des îles peuplées seulement par des manchots

C’est ainsi le cas des îles de Heard et McDonald, expressément visées par l’exécutif américain. Situées à l’extrême sud du globe, à proximité de l’Antarctique, elles possèdent bien une pêcherie, mais abritent pourtant bien plus de manchots que d’hommes, et aucune habitation sur place n’y est recensée. L’Unesco décrit les îles Heard-et-MacDonald comme «comptant parmi les rares écosystèmes insulaires vierges du monde». Le CIA World Factbook lui-même décrit l’île comme «inhabitée». Pourtant, elles se voient appliquer 10% de droits de douane supplémentaires.

La sentence est encore plus sévère pour les îles Malouines, puisque celles-ci seront désormais visées par une taxe bien plus lourde, de 41%. L’île de Norfolk, et ses quelque 2.000 âmes, est quant à elle frappée d’un droit de douane de 29%, soit 19 points de pourcentage de plus que le reste de l’Australie. «Je ne suis pas certain que l’île Norfolk soit un concurrent commercial de l’économie géante des États-Unis», a ironisé sur X Anthony Albanese, premier ministre australien. Ces dernières heures, les réseaux sociaux ont vu apparaître la multiplication des références à ces pingouins, devenus le symbole de l’absurdité apparente de certaines des mesures douanières américaines.

« Donald Trump met des taxes douanières sur des pingouins, mais par sur Poutine », a également commenté le sénateur démocrate Chuck Schumer, fustigeant l’absence de la Russie dans la liste des pays taxés.

Les droits de douane de Trump visent également le Territoire britannique de l’océan Indien, à environ 1800 km des Seychelles, à hauteur de 10%. L’archipel n’est pourtant habité que par des militaires américains et britanniques, qui y opèrent une base conjointe. L’accès à l’île principale de Diego Garcia est «permis uniquement à ceux en lien avec la base militaire ou l’administration du territoire», peut-on lire sur le site officiel de cette dernière. Selon le CIA World Factbook, la maigre économie locale n’exporte que 1% de biens vers les États-Unis.