Présidentielle, Sénat, référendums locaux... Ce que disent les premiers résultats à 8 heures
Les Américains restent maîtres du suspense. Alors que l'ensemble des bureaux de vote ont fermé partout aux Etats-Unis, les premiers résultats de l'élection présidentielle ont été publiés au compte-goutte, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre. Donald Trump a remporté des Etats traditionnellement républicains, comme le Texas et la Floride, et Kamala Harris a conservé les Etats démocrates, comme la Californie et l'Etat de New York.
L'ex-président milliardaire mène pour le moment la course aux grands électeurs et a déjà sécurisé deux "swing states" : la Caroline du Nord et la Géorgie. Franceinfo vous résume ce que l'on sait jusque-là des résultats des élections américaines.
Pas de surprise dans la plupart des Etats
Comme attendu, Donald Trump a fait le plein dans les Etats considérés comme républicains, comme l'Ohio, l'Iowa, le Missouri, le Montana, l'Utah et le Texas, des Etats qu'il avait déjà remportés en 2016 et en 2020. Sans surprise aussi, le milliardaire remporte les 30 grands électeurs de la Floride, Etat dans lequel il a voté mardi. Le milliardaire a aussi battu Kamala Harris dans le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Wyoming, la Louisiane, le Nebraska, l'Arkansas, le Kansas, la Caroline du Sud, l'Alabama, le Mississippi, le Tennessee et l’Oklahoma, la Virginie-Occidentale.
Dans le camp d'en face, pas de surprise non plus, pour Kamala Harris qui l'emporte dans les Etats traditionnellement démocrates du nord-est du pays, tels que l'Etat de New York, riche de 28 grands électeurs, le Connecticut, le Maryland, le New Jersey, le Massachusetts, le Vermont, Rhode Island, le district de Washington, la Virginie, ainsi que le Delaware, bastion du président sortant Joe Biden.
Dans le Midwest, la vice-présidente assure le maintien en bleu de l'Illinois, tandis qu'à l'ouest, elle remporte sans surprise le Colorado, l'Etat de Washington et surtout les 54 grands électeurs de Californie.
Toujours du suspense dans les "swing states"
Au nombre de sept, les Etats-pivots ou swing states détiennent les clés de la Maison Blanche. La Caroline du Nord, acquise à Donald Trump en 2016 et 2020, mais très indécise tout au long de la campagne, est finalement restée fidèle au candidat républicain. La Géorgie lui a emboîté le pas quelques heures plus tard, infligeant un véritable revers à Kamala Harris. En 2020, Joe Biden l'avait emporté dans cet Etat du sud du pays.
L'Arizona, le Michigan, le Nevada et le Wisconsin restent en jeu, tout comme la Pennsylvanie, Etat du nord-est des Etats-Unis particulièrement scruté cette année. C'est là que Donald Trump a échappé en juillet à une tentative d'assassinat et là que le deux candidats ont concentré leurs efforts. Et pour cause, forte de 19 grands électeurs, soit le plus gros contingent des Etats pivots, la Pennsylvanie est plus incertaine que jamais. Après une victoire de Donald Trump en 2016, puis de Joe Biden en 2020, les derniers sondages ne donnaient qu'une microscopique avance de 0,2 point à Kamala Harris.
Les républicains s'emparent du Sénat
Le Parti républicain a repris le contrôle du Sénat, permettant ainsi au camp de Donald Trump de dominer au moins l'une des deux chambres du Congrès. La Chambre des représentants, elle, est toujours en balance, aucun des deux partis ne semblant avoir un avantage décisif tandis que se poursuit mercredi le dépouillement des bulletins dans les 50 Etats.
Le basculement du Sénat a été rendu possible grâce à deux succès électoraux, en Virginie-Occidentale et dans l'Ohio. Dans le premier Etat, le gouverneur Jim Justice, soutenu par Donald Trump, est arrivé en tête face au démocrate Glenn Elliott. Dans le second Etat, le républicain Bernie Moreno l'a emporté sur le fil contre le démocrate Sherrod Brown, en poste depuis 2007.
Le Sénat américain compte 100 sièges – deux par Etat – et 34 d'entre eux étaient soumis au vote lors de ce scrutin du 5 novembre. Les démocrates avaient la tâche ardue de devoir en défendre les deux tiers, un vrai défi étant donné leur courte majorité de 51 sièges contre 49 jusque-là.
Des Etats partagés sur l'avortement
En 2022, la Cour suprême a renversé l'arrêt datant de 1973 qui garantissait dans tout le pays le droit à l'avortement, avec le soutien de magistrats conservateurs investis durant le premier mandat de Donald Trump. Dans ce contexte, Kamala Harris a fait de la défense du droit à l'interruption volontaire de grossesse une thématique forte de sa campagne. Plusieurs Etats organisaient aussi des référendums sur la question : le Montana, l'Etat de New York, l'Arizona, le Missouri, le Nebraska, le Colorado, la Floride, le Maryland, le Nevada et le Dakota du Sud.
Dans le Missouri, premier Etat à avoir interdit l'IVG (hors urgence médicale) il y a deux ans, les électeurs ont approuvé un amendement constitutionnel qui protège et légalise l'avortement jusqu'à 24 semaines. "Un événement historique", s'est félicité le Center for Reproductive Rights, se réjouissant de voir les électeurs récupérer "les droits et libertés humains qu'ils ont perdus".
En Floride, au contraire, un amendement visant à réinstaurer la possibilité de réaliser un avortement jusqu'à la viabilité du fœtus (environ 24 semaines de grossesse) a été rejeté, à l'issue d'un référendum d'initiative citoyenne. Cet amendement a en effet recueilli 57% des voix, alors qu'il lui fallait 60% pour être adopté.
Enfin, les électeurs de l'Etat de New York, de l'Arizona, du Maryland et du Colorado ont tous obtenu l'inscription du droit à l'avortement dans leur Constitution.
Un scrutin agité en Pennsylvanie
Donald Trump s'est plaint de fraudes dans des bureaux de vote de Pennsylvanie, un Etat-clé du nord-est des Etats-Unis, sans avancer de preuves concrètes de ses accusations. "Il y a beaucoup de rumeurs sur des TRICHERIES massives à Philadelphie", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Et de préciser : "Les forces de l'ordre arrivent."
La réponse du procureur de Philadelphie n'a pas tardé. "Nous avons reçu des plaintes et des allégations d'irrégularités toute la journée. Si Donald Trump dispose de faits pour étayer ses allégations farfelues, nous les voulons maintenant. Maintenant. Nous ne retenons pas notre souffle", a affirmé Larry Krasner dans un communiqué.
Par ailleurs, le gouverneur de Pennsylvanie, le démocrate Josh Shapiro, a assuré que le dépouillement prendrait moins de temps qu'en 2020 dans cet Etat-clé. Il y a quatre ans, il avait fallu attendre jusqu'au samedi pour proclamer officiellement la victoire de Joe Biden sur Donald Trump, avec moins de 100 000 voix d'écart sur presque 7 millions de votes.