Qu’est-ce qu’un «pyrocumulus», ce nuage dangereux aperçu au-dessus de l’incendie qui ravage l’Aude ?
Depuis mardi en fin de journée, les pompiers luttent avec les flammes du plus gros incendie de l’été en France, qui a déjà parcouru 16.000 hectares de végétation en 24 heures dans l’Aude et où il a fait un mort, un blessé grave et trois disparus. Le feu a parcouru des milliers d’hectares de garrigue et de résineux sur quinze communes impactées, détruit ou endommagé plusieurs dizaines d’habitations ainsi qu’une quarantaine de véhicules.
L’incendie se «poursuit malgré l’atténuation très nette des vents», avance La Chaîne Météo* sur X. Un curieux phénomène a cependant été observé par certains internautes au-dessus des flammes, «un nuage de cendre qui forme un nuage appelé "Pyrocumulus"», poursuit la chaîne météorologique, en décrivant un nuage blanc en forme de chou-fleur au-dessus de l’incendie.
«Ce pyrocumulus, c’est un signe que le feu est hors de contrôle», prévient l’association Prévention & Signalement Feux De Forêt sur X. «Ces vents peuvent aller dans n’importe quelle direction, ce qui est extrêmement dangereux pour la croissance des incendies», avait expliqué le météorologue Bryan Lewis au San Gabriel Valley Tribune lors des incendies qui ont touché Los Angeles en début d’année.
Éclairs et vents puissants
Concrètement, ce phénomène se produit quand certaines conditions météo sont réunies : une certaine humidité dans les basses couches de l’atmosphère ou encore une convergence des vents. «Les fumées chaudes s’élèvent, et, de la même façon que pour un nuage classique, l’air chaud condense en se refroidissant en altitude», précise La Chaîne Météo.
«Les cendres peuvent également jouer le rôle de noyau de condensation, pouvant faire pleuvoir dans les cas les plus développés. Lors des incendies gigantesques, des éclairs peuvent se former, à l’instar des éruptions volcaniques», ajoute la chaîne météorologique.
Si le nuage est pour l’instant relativement petit, il peut compliquer la tâche des pompiers, mais aussi celle des météorologistes avec des modèles météo bien moins précis, notamment sur la vitesse du vent. Car, en plus d’être déjà présents pour pousser les flammes, les vents violents, poussés par la colonne d’air chaud, accentuent la vitesse du feu qui était estimée à 5 km/h ce mercredi soir, soit la vitesse moyenne de marche pour un humain. Au-delà de provoquer également la foudre, les pyrocumulus alimentent l’incendie.
Dans l’Aude, l’impact du vent va être suivi avec grande attention par les pompiers. Le vent a changé de direction à la mi-journée «et pousse l’incendie à revenir vers son point de départ», a déclaré la secrétaire générale de la préfecture de l’Aude Lucie Roesch, ajoutant que l’incendie va désormais «vers des zones boisées assez inaccessibles».
Passer la publicité*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Le Figaro.