Nucléaire : la Corée du Nord dit à la Russie qu'elle va «renforcer son arsenal»
La Corée du Nord va renforcer son arsenal nucléaire, a affirmé vendredi à Moscou sa cheffe de la diplomatie, alors que Pyongyang est suspecté de demander des technologies russes en échange de son soutien militaire à l'armée russe dans le conflit en Ukraine.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un «a clairement indiqué (jeudi) que la situation actuelle (...) nous oblige plus que jamais à renforcer nos armes nucléaires stratégiques offensives modernes, ainsi qu'à améliorer notre capacité de riposte nucléaire, et j'affirme de nouveau que notre pays ne changera en aucun cas le cours du renforcement de son arsenal nucléaire», a déclaré, selon une traduction en russe, la ministre Choe Son Hui, lors d'une rencontre avec son homologue Sergueï Lavrov.
À lire aussi Pourquoi des «milliers» de soldats nord-coréens ne changeraient pas le cours de la guerre en Ukraine
Elle a accusé en outre les États-Unis et la Corée du Sud de développer une «alliance avec un composant nucléaire», jugeant que la «situation pouvait devenir explosive à tout moment sur la péninsule coréenne».
La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis que Vladimir Poutine s'est lancé à l'assaut de l'Ukraine en février 2022, les deux pays ayant conclu notamment un accord de défense mutuelle lors de la visite en juin du président russe à Pyongyang.
La Corée du Nord est suspectée depuis de longs mois de fournir des obus en grande quantité à la Russie ainsi que des missiles. Désormais, elle fournirait aussi des milliers de soldats pour combattre dans le conflit avec l'Ukraine. Moscou et Pyongyang n'ont ni confirmé ni infirmé l'arrivée de ces troupes, qui selon les Occidentaux sont sur le point d'être déployées sur le champ de bataille.
Pyongyang est aussi suspectée par les Occidentaux de demander en échange de ce soutien des technologies qui l'aideront à renforcer son arsenal nucléaire, en particulier ses missiles balistiques.
La Corée du Nord a d’ailleurs procédé jeudi au test de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-19. Cet essai a été supervisé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qui a «exprimé sa grande satisfaction» après le lancement réussi du missile, selon l'agence d'État nord-coréenne KCNA.