Formule 1 : soutenu à 100% par Mercedes, adoubé par Hamilton… Tout ce qu’il faut savoir sur le prodige Andrea Antonelli

«Je suis vraiment heureux de mon premier grand prix.» En terminant 4e du Grand Prix d’Australie dimanche dernier, Andrea Antonelli n’a pas loupé ses débuts en Formule 1 en réalisant une course impressionnante de maîtrise dans des conditions ô combien délicates, sur une piste détrempée qui en a surpris plus d’un, rookie ou pas. «C’était extrêmement difficile au début», a-t-il expliqué après-coup. «Derrière la voiture de sécurité, les pneus perdaient énormément de température et l’adhérence était quasi inexistante. Avec toutes ces lignes blanches sur la piste, dès que je passais dessus, même dans des virages rapides, je perdais soudainement toute l’adhérence. Maintenant, c’est bien, j’ai énormément appris aujourd’hui dans ces conditions compliquées.» Un apprentissage à la dure, avant d’enchaîner dès ce week-end en Chine, du côté de Shanghai.

Un nouveau phénomène de précocité

Le 28 janvier dernier, soit un mois et demi avant le grand prix inaugural de la saison 2025, Andrea Antonelli postait une photo de lui sur ses réseaux sociaux le montrant, le pouce levé, au volant d’une voiture d’une auto-école. Un cliché célébrant le fait qu’il venait d’obtenir… son permis de conduire. Normal pour un jeune homme de 18 ans, né le 25 août 2006 du côté de Bologne, en Emilie-Romagne. En finissant au pied du podium en Australie, l’Italien est ainsi devenu le deuxième plus jeune pilote de l’histoire de la F1 à terminer dans les points, derrière un certain Max Verstappen qui, lui, avait tout juste 17 ans. Un record qui ne sera jamais battu puisque désormais, le règlement de la discipline interdit à un pilote de moins de 18 ans d’exercer. À noter qu’il est également déjà très suivi sur les réseaux sociaux, avec un compte Instagram dépassant les 1,5 million d’abonné(e)s.

Un père très engagé dans le milieu de la course

Les chiens ne font pas des chats. Le proverbe est connu, et il s’applique parfaitement à Andrea Antonelli puisqu’il est le fils d’un certain Marco Antonelli, qui a couru notamment quatre saisons dans le Championnat d’Italie de Supertourisme et qui, à 60 ans, continuait de piloter l’an dernier en GT Sprint au sein d’AKM Motorsport, une équipe dont il est le propriétaire. «Les antécédents familiaux de Kimi sont parfaits», expliquait ainsi à son sujet Toto Wolff, le patron de l’écurie Mercedes. «Son père sait tout ce qu’il faut savoir sur la course automobile, et sa mère l’a toujours soutenu. Le talent brut qu’il possède est indéniable, et il s’agit d’une capacité que l’on ne peut pas entraîner, c’est dans les gènes.» En revanche, son deuxième prénom, Kimi, n’a rien d’un hommage à un certain Raikkonen. « Mes parents cherchaient un deuxième prénom, et un ami de la famille (l’ancien pilote de F1 Enrico Bertaggia), peu avant ma naissance, a trouvé Kimi, c’est aussi simple que ça», raconte-t-il en souriant.

Adoubé par Lewis Hamilton

À 18 ans, ce n’est pas rien de devoir prendre la succession de Lewis Hamilton même si, dans les faits, il reviendra surtout à son coéquipier George Russell d’assumer le leadership chez les Flèches d’argent. Le septuple champion du monde qui n’a pas caché son impression au sujet de l’Italien, de 22 ans son cadet. «J’ai longtemps dit que c’était lui que l’équipe devrait choisir pour aller de l’avant. Je pense qu’il a un brillant avenir devant lui. Je suis impatient de voir et d’observer ses progrès. Plutôt que de recruter un pilote ayant de très nombreuses années d’expérience, il faut donner une chance à un jeune... C’est ce que McLaren avait fait pour moi et cela a bien fonctionné. Je suis heureux pour lui, car je sais combien d’années de dévouement cela a dû lui demander pour commencer quatre ans plus tôt que moi (le Britannique avait 22 ans à ses débuts en F1 chez McLaren).» Un adoubement corroboré par le principal intéressé : «Lewis a toujours été sympa avec moi l’an dernier, quand j’ai commencé à travailler avec l’équipe. Il m’a même donné quelques conseils et il a toujours été bienveillant à mon égard. Cela démontre que ce n’est pas seulement un grand pilote, mais aussi un grand homme.»

Un soutien total de la part de Mercedes

Après avoir commencé le karting dès l’âge de 7 ans, et y avoir brillé rapidement, Andrea Antonelli a été repéré dès 2018 par Mercedes, en intégrant son équipe junior. Un choix payant puisque entre 2022 et 2023, le Transalpin remporte quatre titres : champion de Formule 4 italienne et allemande, puis détenteur des couronnes de Formule Régionale en Europe et au Moyen-Orient. Et même si la saison dernière en Formule 3 aura été plus délicate avec une 6e place seulement au classement en fin de saison, Toto Wolff n’a pas hésité «plus de cinq minutes» avant de le choisir pour succéder à Hamilton. «Il a un avenir incroyable et c’est pour cela que nous lui avons fait signer un contrat beaucoup plus long que ce que l’on fait habituellement, avec des termes d’options très compliquées.» Une confiance importante aux yeux d’Antonelli, qui confiait au site Motorsport.com : «L’aspect positif de cette relation déjà assez longue est que l’équipe a appris à me connaître et à se faire une opinion de moi année après année. Lorsque nous en avons parlé, ils m’ont toujours dit qu’ils savaient de quoi j’étais capable, qu’ils me faisaient confiance, ce qui me rend à la fois reconnaissant et motivé. Le chemin que nous avons parcouru au cours de ces cinq années a été très agréable, mais l’une des choses que j’apprécie le plus, c’est de sentir le soutien de l’équipe dans les moments difficiles, et cela fait vraiment la différence. Je suis très, très heureux de faire partie de la famille Mercedes.»