Haute-Garonne : un médecin de 64 ans mis en examen et placé en détention provisoire pour vente illégale de psychotropes
Un médecin de Haute-Garonne a été mis en examen et placé en détention provisoire, indique vendredi 2 février le procureur de la République de Toulouse, dans un communiqué consulté par franceinfo. Ce praticien, âgé de 64 ans, a écrit "plusieurs dizaines de prescriptions" de médicaments psychotropes, fait savoir le procureur de la République de Toulouse. Il précise qu'il "était le premier prescripteur de Prégabaline" en Haute-Garonne en 2022, "devant les deux hôpitaux publics de Toulouse réunis", ainsi que le premier prescripteur de Subutex du département.
Les policiers du commissariat de Toulouse sont remontés jusqu'au praticien en découvrant, en janvier 2023, une ordonnance médicale sur une personne qui vendait illégalement de la Prégabaline. Le procureur de la République affirme que les prescriptions concernées "dépassaient très largement la posologie maximale quotidienne".
Certains patients racontent même que le praticien ne les auscultait pas et se contentait de leur prescrire de la Prégabaline et/ou du Subutex, "sur simple demande de leur part". L'un de ces patients a même confié aux enquêteurs qu'il ne venait voir ce médecin que pour avoir des ordonnances et pour ensuite revendre les psychotropes, ce dont, affirme-t-il, le médecin avait connaissance.
Une plainte de la Cpam en novembre 2023
Le procureur de la République de Toulouse précise que la Caisse primaire d'assurance maladie (Cpam) de Haute-Garonne a porté plainte contre le médecin en novembre 2023. En effet, selon le communiqué, "les precriptions semblaient ainsi alimenter un trafic sur l'agglomération toulousaine et lui permettre également de tirer des revenus substantiels versés par la Cpam". Le procureur ne précise pas l'étendue de ces revenus supposés.
Après avoir été placé en garde à vue, le médecin a été présenté à un juge d'instruction le 1er février, puis mis examen pour "aide au mésusage ou à l'abus de médicament, plante, substance ou préparation classée comme vénéneuse dans le cadre de l'exercice d'une activité réglementée", mais aussi "escroquerie faite au préjudice d'une personne publique ou d'un organisme chargé d'une mission de service public pour l'obtention d'une allocation, d'une prestation, d'un paiement ou d'un avantage indu", et encore "cession ou offre illicite de substance, plante, préparation ou médicament inscrit sur les listes I ou II ou classé comme psychotrope".