Violent incendie à Marseille : des sinistrés traumatisés

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Depuis deux jours, Mathias Respaud erre, comme sidéré, sur les cendres de son passé. Il a vu la maison de ses parents exploser mardi 8 juillet, quand l'incendie a gagné son quartier des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). Sa famille est saine et sauve, mais le traumatisme a été violent. "Quand je suis arrivé, que je me suis garé, j'ai vu la maison tomber. Quand je suis revenu le soir avec mon père pour voir les dégâts, on s'est tenu dans les bras et on s'est dit qu'on a tout perdu, les souvenirs, tout ça", raconte-t-il, très ému.

Perdre son domicile, c'est perdre un repère majeur. Depuis le sinistre, il dort mal et revit la scène en boucle. Deux rues plus loin, un toit s'est effondré, une autre maison est désormais inhabitable. Cette famille était partie en vacances le jour de l'incendie. Ils sont revenus en urgence dès le lendemain. "Les premiers jours, ça a été dur, parce qu'on a la fatigue, on n'arrive pas à dormir", explique le sinistré.

Une centaine de personnes reçues par des psychologues

Céline Andréozzi a vu les flammes frôler ses murs. Pas de dégâts chez elle. Mais elle reste marquée par son départ en voiture, précipité par l'arrivée du feu. "J'ai peur que ça vienne jusqu'ici. Je vais fermer toutes les fenêtres. Le moment où je suis arrivée au portail et que j'ai vraiment vu les flammes au bord de la maison, j'ai vraiment vu ma vie passer, en fait. Et donc, j'ai vraiment paniqué. Et puis, on a peur de plein de choses. J'avais peur de ne rien retrouver", confie-t-elle.

À Marseille, une cellule d'urgence médico-psychologique a été déployée sur le terrain pour accompagner les sinistrés. "Les symptômes qu'on observe le plus fréquemment, ce sont : une angoisse au quotidien qui est plus élevée, des troubles du sommeil, une insomnie, des flashbacks", détaille Marion Dubois, psychiatre à l'APHM. "On propose souvent des rappels téléphoniques, on prend des nouvelles dans les jours qui suivent, et si vraiment ils sont impactés et que ça dure dans le temps, on peut leur proposer une prise en charge en thérapie spécifique", ajoute la soignante.

Depuis mardi, les psychologues ont déjà reçu une centaine de personnes, une aide parfois nécessaire pour surmonter le choc de l'incendie.