Fusillade lors d’un mariage dans le Luberon : deux morts, dont la mariée, les auteurs toujours recherchés
Deux personnes, dont la mariée, âgée de 27 ans, ont été tuées dimanche au petit matin d’une fête de mariage. Deux autres ont été grièvement blessées, l’époux, 25 ans, et un enfant de 13 ans, après que des hommes cagoulés ont tiré sur le couple, à Goult, petit village du Luberon, dans le Vaucluse. Une troisième personne a été blessée par balles, plus légèrement.
Si aucune piste n’est pour l’instant privilégiée, l’hypothèse d’un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants est envisagée, précisait dimanche matin une source proche du dossier. « Je pense que c’était ciblé », a confirmé le maire de la commune, Didier Perello, lors d’un point presse improvisé sur place, en fin de matinée : « Nous sommes à proximité de communes malheureusement connues pour ce genre de faits », comme Cavaillon, a ajouté l’élu, à la tête de la commune depuis 2001.
Sous un soleil écrasant, le village de Goult, bourg d’un millier d’habitants proche de Gordes, était calme dimanche, presque assommé, quelques heures à peine après les faits, vers 04 h 30 du matin, au moment où le couple de mariés quittait la soirée, organisée dans la salle des fêtes de la commune.
Des tirs de riposte
Sur le départ, en voiture, les mariés se sont retrouvés pris pour cibles par les tirs de « plusieurs individus cagoulés » arrivés dans un véhicule et en possession de « plusieurs types d’armes », a précisé Florence Galtier, la procureure d’Avignon dimanche après-midi dans un communiqué.
Les personnes décédées sont la mariée, âgée de 27 ans, et l’un des agresseurs, touché « dans l’échange », a spécifié Florence Galtier, laissant entendre que des tirs de riposte ont été tirés depuis le véhicule ciblé par les agresseurs ou par des proches des mariés. De premières informations dimanche matin avaient laissé entendre que l’agresseur était mort écrasé par la voiture du couple. Les trois autres assaillants ont pris la fuite à pied et sont actuellement recherchés.
La procureure a expliqué qu’une enquête, confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Marseille, a été ouverte pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Les autopsies doivent avoir lieu « en début de semaine », toujours selon Florence Galtier.
Vingt-huit personnes entendues
Dimanche, les gendarmes étaient toujours sur place pour procéder aux constatations et à la recherche d’indices. Vingt-huit personnes présentes lors des faits ont été recensées et doivent être entendues dans le cadre de l’enquête.
Selon le commandement de la gendarmerie en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’importants moyens ont été déployés pour identifier les auteurs des tirs :
- un dispositif de commandement fort de 12 personnes, entre Goult et Avignon ;
- un dispositif de recherche mobilisant 65 personnes, dont un hélicoptère, l’antenne locale du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, et deux équipes cynophiles de piste ;
- et, enfin, la mise en place d’un dispositif judiciaire, avec 30 enquêteurs – dont trois techniciens en identification criminelle et des personnels de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Pontoise, en région parisienne.
« En colère, révolté, sous le choc »
Ce drame a profondément choqué les habitants de Goult, dont le maire, qui s’est dit « en colère, révolté, sous le choc ». Habitant de la commune, à quelque 200 mètres de la salle des fêtes, Daniel, chauffeur routier de 55 ans, a expliqué à l’AFP avoir été « réveillé par du bruit vers 4 h 30 du matin » : « Ça ne va pas faire une bonne pub pour la commune », s’inquiète-t-il.
« J’ai entendu des bruits, j’ai pensé que c’étaient des feux d’artifice », a témoigné de son côté Tanguy, 29 ans, pizzaiolo de profession, toujours auprès de l’AFP. Patron du restaurant Le Goultois, Guillaume Molinas, 50 ans, rappelle pour sa part que « le dernier gros fait divers dans le village, ça faisait 125 ans. Mais il n’y a que les anciens qui s’en souviennent ».
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